L’UFAL tire la sonnette d’alarme depuis bientôt deux ans auprès des responsables politiques au sujet des méfaits de l’Institut Civitas. De leur contestation violente de la pièce de théâtre « Golgota PicNic » à leur tentative récente d’interdiction de la diffusion du film Tom Boy sur Arte, sans oublier leur agression physique contre les Femen et la journaliste Caroline Fourest, le dossier à leur charge nous paraissait déjà lourd.
Pourtant, le gouvernement n’a encore pris aucune décision à leur encontre — ne serait-ce que leur interdire de recourir au financement public1 , ce qui aurait déjà marqué un cran d’arrêt à leur action — et les a donc laissé prospérer.
À la lecture de leur dernier communiqué de presse, relatif à la nomination de M. Valls au poste de Premier Ministre, il nous apparaît qu’une absence de réaction des pouvoirs publics serait une faute politique et marquerait un recul des principes républicains.
Une diatribe directement inspirée de l’extrême-droite des années 30
Les ligues fascistes qui sévissaient dans les années 30 en France, avant leur dissolution, n’auraient pas changé une virgule au dernier écrit de l’Institut Civitas. C’est un véritable condensé de l’ensemble des thèses de leur maître à penser commun : Charles Maurras. Tout y est : l’anti-bolchévisme primaire, Civitas parlant de « Valls le rouge » (sic) et de « dictature socialiste » ; l’emprise judéo-maçonnique, puisque M. Valls est présenté comme étant « l’homme du CRIF » et son gouvernement comme « celui de la franc-maçonnerie » ; la distinction chère à Maurras entre « pays légal et pays réel » ; la France éternelle souillée par les « guillotineurs de 1789 » et la République2…
À cela s’ajoute une saillie qui vise l’histoire personnelle de M. Valls (il est né en Espagne sous la dictature franquiste), Civitas le situant dans la lignée « des macabres républicains de la guerre civile espagnole ». Il est bien sûr cohérent que Civitas défende le régime de Franco, régime d’extrême droite, soutenue par l’Église et notamment par le fondateur de l’Opus Dei dont Civitas est proche idéologiquement.
Civitas doit être mis hors d’état de nuire.
Comme pour le dernier spectacle de M. Dieudonné, que Civitas défend, il nous parait nécessaire que la République s’affirme face à ses adversaires les plus virulents et ne tolère pas tout.
Nous demandons donc au gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent face à la réaction et aux fascistes qui rêvent de rejouer le film des années 30.
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Notre pétition contre le financement public de Civitas est toujours ouverte à la signature, cliquez sur l’image :
- Civitas émet des reçus fiscaux qui permettent à ses donateurs de bénéficier de réductions d’impôts, voir les détails ici [↩]
- Pour Maurras, la Révolution française avait contribué à instaurer le règne de l’étranger et de l’« Anti-France », qu’il définissait comme « les quatre États confédérés des Protestants, Juifs, Francs-maçons, et métèques ». En effet, pour lui, Protestants, Juifs et Francs-maçons étaient comme des « étrangers internes » dont les intérêts en tant que communautés influentes ne coïncidaient pas avec ceux de la France [↩]