Le terrorisme djihadiste international, forme moderne du fascisme, a répandu le sang au Danemark après la France. Ce n’est donc pas aux seuls pays engagés dans des opérations militaires extérieures contre ses bastions armés qu’il s’attaque, mais à tous les États démocratiques pour ce qu’ils représentent et qu’il vomit : la liberté de conscience et d’expression, l’égalité de tous les citoyens sans distinction d’origine ou d’appartenance communautaire ou religieuse, la pénalisation du racisme et de l’antisémitisme.
L’UFAL salue la mémoire des victimes, et affirme sa solidarité avec tous ceux qui, dans le monde, défendent la liberté d’expression, ou sont menacés simplement pour ce qu’ils sont ou qu’on les suppose être.
Face à cette forme de fascisme fondé sur la superstition et l’obscurantisme à prétexte religieux, trois options s’offrent à nous.
La première est de renoncer à nos valeurs et à nos principes pour assurer la sécurité en portant atteinte aux libertés individuelles et collectives.
La seconde est de renoncer à nos valeurs et à nos principes en associant le religieux à la conduite des affaires publiques, et en s’engageant dans une politique multiculturaliste et différentialiste satisfaisant les revendications communautaristes cultivées sur fond de victimisation et de rejet de la République. Ce serait faire éclater le peuple, communauté des citoyens, en une multitude d’appartenances réelles ou supposées, soit autant de « cibles » au clientélisme électoral et à la charité religieuse, permettant de renoncer à l’égalité républicaine et aux politiques sociales : bref un sérieux coup de main aux néolibéraux de toutes obédiences.
La troisième, celle du sursaut républicain, est de réaffirmer résolument les valeurs et les principes de notre « République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Refusant tout repli franco-français, il faut au contraire faire rayonner à nouveau les idéaux révolutionnaires de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité au-delà de nos frontières.
Lors des printemps arabes, les peuples réclamaient la liberté et l’égalité en scandant « démocratie » et « laïcité ». Étaient-ils manipulés ou endoctrinés ? Non, ils étaient politiquement émancipés et affirmaient un internationalisme révolutionnaire.
Oui, la laïcité est un combat et le restera toujours.
C’est le combat qui rassemble tous ceux qui se reconnaissent dans la liberté de conscience, l’égalité des droits et la séparation du politique et du religieux.
Pour mener ce combat, nous devons dénoncer et refuser les deux dérives qui menacent la laïcité. La première, celle de l’extrême-droite et des ultra-laïcistes, prétend appliquer à la société civile (la rue, les commerces, etc.) le principe de laïcité de la sphère de l’autorité publique : interdire toute expression religieuse, même si elle ne trouble pas l’ordre public et ne porte pas atteinte aux libertés d’autrui. La seconde veut au contraire que les croyances religieuses et leur expression interviennent dans la sphère de l’autorité publique (l’école publique, les pouvoirs et services publics) : non la laïcité, ce n’est pas le dialogue interreligieux, ni l’œcuménisme à l’école !
Défendre et promouvoir la laïcité dans sa dimension universelle, donc internationale, c’est refuser le choc des civilisations et toute approche par la religion des rapports entre les peuples, les groupes humains et les individus.
La laïcité est la seule voie de la concorde sociale parce qu’elle refuse de séparer les citoyens en communautés et s’oppose à l’intégrisme, au communautarisme et à l’antisémitisme.
Face au fascisme, nous choisissons la laïcité !