Une nouvelle fois le gouvernement envisage une baisse des APL. Ces mesures, qui font suite à de nombreux rapports sur le coût de ces aides pour le budget de l’Etat et celui de la CAF, vont pénaliser gravement une partie de la population.
Les APL représentent un montant de 18 milliards par an, qui augmente tous les ans. C’est sans doute le tonneau des Danaïdes, mais à qui la faute ? Aux familles qui ne trouvent sur le marché que des logements chers et qui ne peuvent payer des charges de loyer disproportionnées ? Aux étudiants qui, faute de chambres universitaires, se rabattent sur le logement privé ?
En effet, les APL permettent à plusieurs millions de familles de se loger (un peu plus de 6 millions de familles et 13 millions de personnes couvertes). Les réduire comme l’envisage le gouvernement, c’est donc les pousser dans la précarité.
Si une réforme des APL est nécessaire, elle ne peut être mise en place sans une politique volontariste du logement par l’Etat. L’abandon il y a 30 ans de l’aide à la pierre a institué ce système d’aide à la personne qui concrètement a provoqué une augmentation continue des loyers, sans compter une ghettoïsation progressive de certains quartiers.
Il faut revenir à l’aide à la pierre, car il est plus judicieux d’aider à construire que d’aider les familles à payer leur loyer.
On n’a jamais aussi peu construit en France depuis 20 ans et en 2015, moins de 300 000 logements sortiront de terre, alors qu’il en faudrait plus de 500 000 par an.
Le gouvernement parle de relance de l’économie mais où est celle du logement ?
Une politique de construction permettrait de créer des dizaines de milliers d’emplois et de diminuer le coût des loyers.
Ce n’est pas une diminution des APL qui va résoudre quoi que ce soit, mais une politique du logement tournée vers la satisfaction des besoins des familles.