Après deux années marquées par de nombreuses et importantes mesures concernant la branche famille, le PLFSS 2016 marque une pose dans la politique austéritaire du gouvernement au détriment des familles. La principale mesure concerne la généralisation de la garantie contre les impayés de pensions alimentaires, assurément une mesure d’amélioration des dispositifs actuels de soutien familial, même si nous déplorons qu’elle se fasse à budget constant.
Mais cette apparente modération dans le plan d’économies est en fait en trompe l’œil, car les mesures prises ces deux dernières années montent progressivement en charge et vont se faire pleinement et durement sentir en 2016. Au total, ce sont 2,6 Mds€ qui sont ponctionnés aux familles (en diminution des allocations et prestations, et fiscalement avec la baisse du plafond du quotient familial).
C’est pourquoi Olivier Nobile, responsable de la Commission santé – protection sociale de l’UFAL a débuté son intervention en rappelant la portée symbolique de la modulation des allocations familiales, qui« accrédite l’idée que les charges et le temps familial n’ont pas la même signification pour l’ensemble des familles. Elle tend également à opposer les Français entre eux selon leurs niveaux de revenus et à exclure les classes moyennes du bénéfice de la politique familiale. Or, ces dernières deviennent jour après jour les laissées pour compte d’une politique familiale qu’elles financent pourtant par l’impôt et les cotisations sociales adossées à leur salaire. »
L’UFAL a tenu à rappeler que « La branche famille de la Sécurité sociale verse une allocation financée par la cotisation sociale (autrement dit : par le salaire indirect socialisé payés aux travailleurs). En ce sens, les allocations familiales ne poursuivent aucun objectif« redistributif » mais visent à reconnaître par les alaire indirect le travail lié aux charges de famille. »
Cet attachement au financement de la protection sociale par la cotisation sociale nous différencie radicalement des autres mouvements familiaux, très majoritairement opposés aux mesures gouvernementales.
L’UFAL se place ainsi résolument dans une perspective progressiste :« Réduire les prestations de la Sécurité sociale et les cotisations sociales qui les financent (pacte de responsabilité), ce n’est rien d’autre que d’abaisser la part des salaires dans la Valeur Ajoutée ! »
Car il ne s’agit pas pour l’UFAL de s’opposer par principe aux mesures gouvernementales, mais de les mettre en perspective avec le le double mouvement d’étatisation et de privatisation de la Sécurité sociale et de rappeler les fondamentaux de notre protection sociale solidaire, aujourd’hui mis à mal pour des seules raisons idéologiques néolibérales. « Nous nous opposons par conséquent à la dénaturation de la politique de prestations sociales en un instrument de politiques redistributive.Elle est un mode de couverture égalitaire des charges de famille et l’universalité des allocations familiales est une reconnaissance politique que certaines situations sociales doivent avoir une signification commune. La recherche de justice sociale redistributive doit rester l’apanage de l’impôt progressif républicain mais en aucun cas de la Sécurité sociale. »
Le dernier constat que nous avons exposé lors de notre audition est le manque crucial de places de crèches, auquel le gouvernement s’est visiblement résigné.
Pour l’UFAL, association familiale laïque, progressiste et indépendante, seules comptent la défense des intérêts et la satisfaction des besoins des citoyens et des familles. Et seule la fidélité aux principes qui sous-tendent ses orientations et ses actions détermine ses positionnements.