Nous vivons désormais dans un état d’exception suite aux attentats du 13 novembre. La France vient d’ailleurs de faire jouer la clause générale de dérogation prévue à l’article 15 de la Convention européenne des Droits de l’Homme.
Hasard du calendrier, la Cour européenne des Droits de l’Homme vient de rendre un arrêt qui confirme sa jurisprudence, à savoir que le principe de laïcité, en ce qu’il impose la neutralité aux agents des services publics pour garantir l’égalité de traitement des usagers, ne viole pas l’article 9 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui garantit le droit à la liberté de manifester sa religion.
En attendant le plein rétablissement de l’État de droit, nous assistons à nouveau à l’émergence de deux postures insupportables :
- la haine d’un côté, en s’en prenant (pas toujours uniquement verbalement) à des individus du fait de leurs croyances ou de leurs supposées croyances, bref, du racisme, que nous devons combattre sans faiblir ;
- l’auto-victimisation de l’autre côté, qui détourne la victimisation soit en excuse pour les terroristes, soit en revendications communautaires, soit encore en étendard pour une « laïcité inclusive », c’est-à-dire la fin de la laïcité, ce que nous n’accepterons jamais.
Nous ne sommes pas « au milieu » ou dans un entre-deux. Nous sommes à la pointe du combat laïque et nous n’avons pas à nous positionner par rapport aux uns et aux autres. Nous devons affirmer nos convictions pour promouvoir et défendre le principe constitutionnel de laïcité alors que les tentations concordataires se font pressantes. La Semaine de la laïcité est l’occasion de nous faire entendre et de déployer une éducation populaire en direction de tous les publics : scolaires, jeunes, grand public, élus, etc. La situation l’exige, nous sommes attendus, nous avons la légitimité et les outils nécessaires. À nous d’être à la hauteur !