L’UFAL n’a pas pour habitude de répondre aux bassesses et insultes dont sont souvent accablés les militants laïques – quand ils ne sont pas physiquement malmenés. Elle tient cependant à relever qu’elle vient de faire l’objet, en moins d’un mois, de deux attaques violentes et ordurières, venant de deux factions que l’on pouvait croire opposées : Riposte Laïque, officine raciste représentant une des chapelles de l’extrême-droite, et la FNLP (fédération nationale de la libre pensée), dont les dirigeants actuels sont issus d’une des mouvances trotskystes.
Ces agressions écrites utilisent des termes étrangement semblables, et visent toutes deux notamment des articles publiés sur notre site ufal.org : l’un sur les arrêtés municipaux anti-burkini, l’autre sur le « principe de neutralité » introduit à l’entreprise par la loi El Khomri. Est particulièrement vilipendé, par des insultes personnelles aussi basses que gratuites, notre camarade Charles ARAMBOUROU, administrateur national et animateur de la commission laïcité de l’UFAL, ainsi que la philosophe Catherine KINTZLER, également membre de l’UFAL. Notre ancien président Bernard TEPER, militant infatigable, est également visé.
L’UFAL tient à apporter à ces camarades son total et indéfectible soutien. Elle se réserve de donner les suites qui s’imposent à des mises en cause qui relèvent de l’injure aux personnes, non du débat entre organisations. L’UFAL continuera à s’appuyer sur les compétences de Charles ARAMBOUROU, connu pour ses positions philosophiquement fermes et juridiquement fondées dans la défense de la laïcité. Les centaines de personnes qui ont suivi ses conférences en 2015-2016 ne l’ont trouvé ni « ennuyeux » ni « pontifiant ». Quant à Catherine KINTZLER, elle fait autorité en matière de laïcité, et entretient des débats parfois vifs mais toujours courtois et de haute tenue sur son blog Mezetulle ; elle est régulièrement invitée à s’exprimer dans les médias (France-Culture, le Figaro, Marianne, etc.). L’UFAL est fière du haut niveau de réflexion que l’ensemble des membres de son collectif lui permet d’atteindre.
L’UFAL réaffirme que les positions incriminées des deux militants insultés sont entièrement les siennes, et les confirme à cette occasion à Riposte Laïque : le port du burkini n’est pas une question de laïcité, mais une question politique et relève du débat dans la société civile contre les mécanismes d’assignation identitaire de l’islamisme politique. Il est faux et criminel d’écrire, comme l’ose Riposte Laïque, que « l’islam tue ». Les millions de musulmans de France ont le droit de pratiquer librement leur culte, dans le respect des lois de la République : la laïcité, c’est cela, soit tout le contraire de la haine raciste que propage RL.
Quant à la FNLP, un minimum de mémoire, à défaut de bonne foi, lui permettrait de se souvenir que l’UFAL fait partie depuis le début des opposants à la loi El Khomri, qu’elle a appelé aux principales manifestations syndicales, et combat clairement la politique sociale Hollande-Valls. Mais, pour autant, elle ne se croit pas obligée d’insulter les hommes et les femmes qui ne sont pas d’accord avec elle.
Soucieuse de la montée des revendications religieuses et communautaristes dans les entreprises depuis 15 ans, l’UFAL a soutenu le combat de la crèche Baby-Loup. Elle n’a pas oublié qu’à cette occasion, la FNLP a traîné dans la boue le combat courageux de sa directrice et de son équipe, auxquelles la Cour de cassation a cependant donné raison. Chacun son camp.
Si l’UFAL comprend que des laïques sincères aient pu penser qu’une loi serait la solution, elle ne partage pas leur point de vue. Nous considérons que le nouvel article L. 1321-2-1 du code du travail comporte des dangers pour la liberté d’expression syndicale et politique des salariés, et court le risque d’être invalidé par le juge interne, ou international. Voilà pourquoi nous avons écrit que « les droits des salariés sont malmenés jusqu’au bout » par la loi El Khomri : la « neutralité à l’entreprise » ne la sauvera certainement pas à nos yeux.
La FNLP, par son sectarisme et ses attaques personnelles haineuses et infondées contre d’autres militants, divise aussi bien les forces de résistance sociale à la loi du gouvernement et du MEDEF que le camp laïque. Les libres-penseurs méritent mieux que ça.
Le Conseil d’Administration de l’UFAL