L’UFAL apporte son soutien à Mme Danièle Gaudry du Planning familial et à Mme Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes après que la fondation Jérôme-Lejeune, lobby « pro-life » bien connu, a annoncé vouloir les poursuivre en justice pour « diffamation ». Elles avaient dénoncé la distribution de livrets de propagande contre l’IVG, le droit de mourir dans la dignité, etc. aux élèves d’établissements scolaires privés sous contrat, ce qu’a fait également l’UFAL.
La manœuvre de la fondation est simple : se soustraire au débat et le déporter sur le terrain judiciaire en utilisant ses moyens importants issus de dons partiellement défiscalisés (ce qui revient à une subvention de l’État, qui se prive de recettes).
La fondation Jérôme Lejeune reproche à Danièle Gaudry d’avoir évoqué les « contrevérités scientifiques » du livret. N’en relevons que deux uniquement et le problème est réglé :
- Un « bébé » est un enfant en bas âge, donc c’est une « contrevérité » que d’écrire qu’au 75è jour de grossesse « Le bébé bouge ses mains et ses pieds. Son sexe peut être connu. » (page 6) puisqu’il s’agit alors d’un fœtus ;
- lors des échographies de suivi de grossesse, c’est l’épaisseur de la « clarté nucale » qui est mesurée et non l’« épaisseur de la nuque » (page 22).
Comment « les experts français et internationaux : médecin, chercheur, juriste, bioéthicien, philosophe » ont-ils pu laisser passer cela ?
La différence entre l’information et la propagande se situe dans l’intention d’influencer celui à qui elle s’adresse (on parle ainsi de propagande dans le code électoral sans que cela ait rien de péjoratif). N’est-ce pas l’objet des actions menées pour « Faire émerger une culture respectueuse de la vie » ?
Si la fondation Jérôme Lejeune se sent diffamée par cela, elle devra donc démontrer devant la justice qu’elle dépense tant de moyens sans chercher à influencer ceux qu’elle touche. Nous lui souhaitons bon courage.
Jean-Marie Le Mené, président de la fondation Jérôme Lejeune, osait écrire à propos du Planning familial le 16 décembre 2015 « Dès lors, le financement public, direct ou par déduction fiscale, de l’IVG hors délai s’apparente fort à un détournement de fonds publics ».
Nous posons donc aujourd’hui la question : le financement public par déductions fiscales de la fondation Jérôme Lejeune pour diffuser des manuels sans rapport directs avec son objet statutaire et pour tenter de bâillonner la liberté d’expression au travers d’actions en justice s’apparente-t-il à un détournement de fonds publics ?