L’UFAL apporte son soutien total au combat judiciaire que mène depuis plusieurs années Céline Boussié, lanceuse d’alerte qui a dénoncé le traitement inhumain réservé aux résidents, enfants et adultes handicapés, de l’Institut Médico-social de Moussaron dans le Gers.
Salariée de l’Institut Médico-éducatif, Céline Boussié avait, dès 2013, porté à la connaissance de l’Agence Régionale de Santé le traitement dégradant et la maltraitance infligés aux usagers handicapés de l’établissement. Le rapport de l’ARS de même que plusieurs enquêtes postérieures viendront confirmer les dénonciations terribles du traitement ignoble des enfants, adultes, adolescents polyhandicapés de cet établissement… Autant de pratiques inhumaines qui révèlent, au-delà de l’établissement concerné, le traitement indigne des personnes handicapés en France au 21ème siècle. En dépit de la plainte déposée en 2014 par la Ministre Marie Arlette Carlotti à l’encontre de l’établissement, la plupart des plaintes ont été classées sans suite par le Procureur de la République.
Plus grave, c’est désormais Céline Boussié, en qualité de Présidente de l’association Handi’gnez Vous ! qui est placée sur le banc des accusés. La Direction de l’établissement a en effet décidé de la poursuivre pour diffamation, ainsi qu’une journaliste, en dépit des lourdes charges qui pèsent sur leur gestion d’un établissement pourtant dépositaire de fonds publics et chargé d’une mission de service public. Céline Boussié sera jugée à Toulouse le 13 janvier 2017 avec une journaliste.
L’UFAL ne doute pas un instant que l’institution judiciaire de notre pays saura juger avec discernement la situation et relaxer Céline Boussié. Plus encore, le combat de la lanceuse d’alerte doit nous amener à prendre conscience, au-delà de la structure visée, de l’inadaptation patente de la prise en charge du handicap et l’absence patente de politique publique digne de notre République en faveur des citoyens atteints de handicaps lourds ou de dépendances. L’UFAL appelle l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle à se saisir d’urgence de ce sujet majeur qui implique des moyens et plus encore une volonté politique affirmée pour garantir à tous les citoyens, a fortiori les plus fragiles, des conditions de vie compatibles avec les principes de notre République.