Comme l’UFAL l’avait souligné dès le 27 juillet 2016, par l’assassinat terroriste de Jacques Hamel, prêtre catholique qui célébrait son culte, ce ne sont pas seulement « les catholiques qui ont été frappés », mais « la liberté de culte qui [était] visée, et donc encore une fois la République laïque ».
Il est donc particulièrement choquant que dans son discours d’hommage du 27 juillet 2017, le nouveau Président de la République n’ait pas une seule fois prononcé le mot « laïcité », ni évoqué les principes de la République. C’est pourtant la laïcité qui constitue le meilleur rempart aux guerres de religion, la liberté l’égalité et la fraternité qui cimentent notre République, au-delà des diverses options philosophiques ou religieuses des citoyens. Il était du devoir de M. Macron de le rappeler, non de réduire les fondements de la République à des valeurs spirituelles, et de rendre un hommage appuyé à « la fraternité et la charité de l’Église de France » – alors que seuls 4 % des Français vont à la messe.
Cet abandon délibéré des principes par la plus haute Autorité de l’État n’a pu que faciliter le dérapage clérical et réactionnaire de l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, qui n’a pas hésité à assimiler les attentats terroristes à l’IVG ou à l’aide à la fin de vie. De tels propos avaient été tenus après les attentats de janvier 2015, plus crûment, par l’évêque aux armées, Luc Ravel (promu depuis archevêque de Strasbourg). Exactement comme les partisans, terroristes ou non, de l’instauration de la « charia », ces cléricaux n’hésitent pas à proclamer la supériorité de la morale religieuse sur la loi : soit une régression de 112 ans par rapport à la loi de séparation des Églises et de l’État.
L’UFAL proteste contre cette récupération cléricale, facilitée par les Pouvoirs publics, d’un hommage qui aurait dû rester républicain et humaniste. La République laïque, c’est bien autre chose que la réunion des responsables des cultes (monothéistes). Le libre exercice des cultes est une des composantes de la laïcité républicaine, non une référence de la République à quelque valeur religieuse particulière que ce soit. Jacques Hamel n’est un « martyr » que pour ceux qui partagent sa foi : pour tous les Français, il doit rester d’abord une victime d’un terrorisme qui combat la République.