« À partir du moment où les citoyens approuvent, les yeux fermés, tous les discours et tous les actes d’un homme ou d’un groupe d’hommes, à partir du moment où l’électeur laisse rentrer le dogme dans la politique et se résigne à croire sans comprendre, la République n’existe plus que de nom. Comme la confiance est la santé des monarchies, ainsi la défiance est la santé des Républiques »
Cette remarque du philosophe Alain n’a rien perdu de sa pertinence : à l’heure où les gouvernements cherchent à persuader les peuples qu’il n’y a pas d’autre alternative que de s’en remettre aux nécessités de l’économie mondialisée, à l’heure où la politique ne fait plus que servir des marchés qui pensent, jugent et prescrivent à la place des hommes, la République exige plus que jamais des citoyens éclairés, capables de juger en faisant usage de leur raison.
La République a donc plus que jamais besoin de l’école. Mais l’école républicaine n’a jamais été aussi menacée qu’aujourd’hui, dans ses principes et dans son existence même.