A l’initiative d’Esprit Laïque, un ensemble d’associations, de personnalités et de militants laïques soumet trois propositions au Président de la République. La pétition citoyenne associée est ici : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-baby-loup…
Article publié par le journal Marianne et consultable ici.
Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Française
Monsieur Yuval Shany, Président du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU
Monsieur Guido Raimondi, Président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme
Le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU a rendu le 10 août dernier un avis défavorable contre la France concernant le licenciement de l’employée de la crèche Baby-Loup, n’hésitant pas à suggérer l’idée d’une indemnisation.
Certes ce comité n’étant pas une juridiction, cet avis ne constitue en aucune façon un jugement ayant force exécutoire et ne revêt donc aucun caractère contraignant : la jurisprudence établie par la justice française et la Cour de Cassation réunie en assemblée plénière, qui a débouté la plaignante, garde toute sa force et sa légitimité.
Certes il n’est plus à démontrer que l’ONU a perdu toute pertinence et légitimité sur le sujet des droits des femmes et de la laïcité, il suffit pour cela de constater la coupable mansuétude dont bénéficient nombre de théocraties liberticides et nombre de régimes autoritaires.
Certes la plaignante, instrumentalisée par un groupuscule communautariste, ne s’est tournée vers l’ONU que parce qu’elle savait pertinemment que la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme lui serait défavorable
Toutefois cette décision, sans conséquences réelles mais qui a été instrumentalisée par certains groupuscules et médias n’hésitant pas à pratiquer une désinformation éhontée, revêt malgré tout un caractère symbolique sur lequel nous voulons, nous citoyens français, nous exprimer.
La France, pays qui a vu naître la première Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de l’histoire de l’Humanité, n’a plus à démontrer son attachement aux droits humains. Elle n’a besoin d’aucune caution, a fortiori de la part de pays dramatiquement moins avancés sur le sujet. Elle est capable de discerner les atteintes réelles aux droits, de l’imposture et la manipulation.
Nous sommes un peuple souverain, nous avons bâti de longue date un modèle de société unique et harmonieux dans un esprit fraternel, humaniste et émancipateur, et nous entendons que ce modèle qui nous a valu un siècle de parfaite concorde soit préservé.
Nous ne sommes donc pas dupes.
Ce qui se joue ici ne relève pas des droits humains mais de leur instrumentalisation par un totalitarisme politico-religieux à la manœuvre, et d’une volonté d’imposer un modèle sociétal différent, multiculturaliste, où le communautarisme religieux serait roi et où l’espace public serait visiblement saturé de signes cultuels discriminants et pour le cas concerné contraires à l’égalité femme-homme.
Dans cette affaire, nous sommes donc, comme la justice française et européenne, résolument aux côtés de Baby-Loup. Mais nous sommes aussi à ses côtés sur le plan de l’esprit, de l’éthique et du cœur.
La crèche Baby-Loup est en effet le résultat d’un très beau projet social, ignominieusement attaqué. Créée dans un quartier pauvre et multiculturel, la crèche avait pour objectif l’accueil 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, des enfants de familles mono-parentales et souvent défavorisées, contraintes à des horaires de travail décalés.
Gérée par et pour des femmes souvent d’origine étrangères et de cultures et religions diverses, l’association avait clairement affiché dans sa charte la neutralité demandée à son personnel. Ce principe de neutralité avait pour objectif de faciliter le travail commun dans ce cadre multiculturel, et d’offrir un environnement idéologiquement neutre à de très jeunes enfants et leur familles, prenant ainsi en compte l’intérêt supérieur de l’enfant qui est l’un des points majeurs de nos fondamentaux législatifs et qui est inscrit dans la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de l’Enfant.
Le harcèlement judiciaire que cette courageuse association a subi dans cette affaire de la part d’une employée qui entendait imposer au collectif ses pratiques religieuses fondamentalistes et ostentatoires, sans égard aucun pour le projet et pour les habitants du quartier, a mis la crèche en péril, au point qu’elle a dû déménager, au détriment de tous.
L’intervention d’un groupuscule activiste, le Collectif Contre l’Islamophobie en France, qui sous couvert de lutte anti-discrimination, mène un véritable travail de sape des fondements républicains et laïques de notre société en ne défendant que les pratiques religieuses les plus fondamentalistes, a encore envenimé les choses.
Nous vous adressons par conséquent, Monsieur Le Président trois demandes :
N’accorder à cet avis du Comité Onusien que l’importance qu’il mérite, à savoir aucune, et ne céder à aucune pression qui pourrait vous amener, dans un esprit d’apaisement à envisager malgré tout une «indemnité» quelconque pour la plaignante. Le CCIF sait trouver des subventions généreuses auprès de lobbies politico-religieux, il a largement les moyens de régler les frais que son activisme judiciaire entraîne.
Dans un deuxième temps nous demandons à ce que soit réétudié le statut de ces associations qui se prétendent d’intérêt général alors qu’elles ne servent que leurs intérêts particuliers tel le CCIF. En effet notre société subissant de fortes pressions communautaires, l’intention et l’action du CCIF dans cette affaire va clairement depuis le départ contre l’intérêt général précisément, au niveau local comme au niveau national, et est le fidèle reflet en cela de l’ensemble de son activité. Nous ne saurions de ce fait financer par notre impôt ce mouvement comme cela est le cas actuellement par le biais de son statut fiscal privilégié accordant jusqu’à 66% de défiscalisation des dons et cotisations.
Enfin, nous rejoignons le Comité Onusien sur un seul point, le souhait de ne pas voir ce genre de situation et de polémique minant notre cohésion sociale se reproduire. Dans cet objectif, nous demandons donc que soit mis à l’étude un projet de statut spécifique pour les associations laïques, sur le modèle de celui des associations confessionnelles, statut qui précisera pour ces associations la possibilité, de part la nature même de leur activité, de faire figurer dans leur règlements ou charte la condition de neutralité confessionnelle sans que cela puisse constituer alors une discrimination.
Persuadés que vous saurez, Monsieur le Président, percevoir dans ces lignes notre attachement à nos principes fondateurs, nous vous prions de bien vouloir agréer nos salutations républicaines.
Pour signer la pétition citoyenne associée : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-baby-loup…
- Premières associations signataires
- Association Esprit Laïque
Union des Familles Laïques (UFAL)
UFAL de Côte d’Or (21)
Laïcité 30
Laïcité 06
Les VigilantEs, réseau féministe et laïque
Association #Reseau1905
- Premiers signataires individuels
- Agnès Dalloul, Esprit Laïque
Agnès Setton, médecin et militante féministe.
Alexandre Memêd KOROGLU, cardiologue, Président Fondateur de l’association Humanitaire SOLEIL ROUGE FRANCE / ROJA SOR.
Ambroise de Rancourt, pianiste
Amélie Chelly, sociologue au CADIS (EHESS-CNRS), chercheure à l’Observatoire des radicalisations
Anne Dunan, avocat, activiste laïque
Annie Cohen Malka, militante laïque
Arlette Zilberg spécialiste de la Petite Enfance et militante féministe
Brigitte de Coninck, FEMM
Céline Fiorentino, présidente de Laïcité 06
Céline Pina, essayiste
Charlotte Chauveau. Comité d’accueil entreprises, militante laïque
Christine Le Doaré juriste et militante féministe
Christine Valain, membre de l’association Humanitaire SOLEIL ROUGE FRANCE / ROJA SOR.
Corinne Berron. Autrice
Damien Pernet, Secrétaire Général de l’UFAL
Djemila Benhabib, écrivaine, militante laïque
Elsa Donsimoni, Esprit Laïque
Emmanuelle Bismuth, avocat
Fabienne Meka, militante laïque, Esprit Laïque
Francis Gateau, militant du combat laïque, social et féministe
Hélène Serres, autrice
Hélène Zanier militante écologiste Bagnolet
Jean-André Gomez, Esprit Laïque
Katy Longo, militante féministe, comité Réseau laïque romand.
Khaled Slougui, consultant formateur et Président de l’association Turquoise Freedom (aide aux victimes de l’islam radical et de pratiques anachroniques)
Laurent Poulain, président de Laïcité 30
Marie Noelle DIEBOLD, militante laïque
Monique Plaza, psychologue, laïque et féministe, Esprit Laïque, #reseau1905
Nadia Geerts, auteure et maître-assistante en philosophie.
Nadine Richon, écrivain, membre fondatrice du Réseau laïque romand (Suisse)
Naëm Bestandji, blogueur laïque et féministe.
Philippe Bruno, Esprit Laïque, groupe AA
Rémi Richelet, président d’Esprit Laïque, militant #reseau1905, militant UFAL
Sam Touzani, militant laïque
Sémira Tlili, présidente #reseau1905
Soad Baba Aïssa, militante féministe
Sylviane Roche, écrivain, membre fondatrice du Réseau laïque romand.
Véronique Roy, neutralité gage d’un faire ensemble harmonieux
Virgil Brill, artiste visuel
Viviane Teitelbaum députée, Présidente de l’Observatoire des violences faites aux femmes.