En annonçant aux Français le 16 octobre qu’il allait poursuivre et intensifier sa politique, le Président de la République persévère dans l’erreur. La chute de sa popularité est en effet le résultat de la casse systématique qu’il a entreprise des services publics, des solidarités sociales et générationnelles et de la justice fiscale -entre autres. Il l’avoue : il ne fait que réaliser des « réformes » que ses prédécesseurs -la droite et la gauche sociale-libérale- n’avaient pas osé mettre en œuvre, craignant leur impopularité. Contrairement à ses formules rhétorique, Emmanuel Macron entend bien ainsi « se soumettre » encore plus à toutes les injonctions de la finance mondiale, de l’OCDE, et de la Commission européenne.
Non, Monsieur le Président, les Français n’ont aucune « impatience » de vous voir poursuivre vos « réformes ». Ils redoutent au contraire celles que vous annoncez, et qui menacent notamment l’État et les services publics, ainsi que les régimes de retraite par répartition.
L’UFAL s’inquiète par ailleurs que, sous couleur de « reconquête républicaine » (objectif légitime, qui n’a que trop tardé), le Président ait annoncé « une autre organisation des religions ». Il s’agit, chacun l’aura compris, de la constitution par l’État d’un « islam de France ». C’est une rupture majeure avec le principe de séparation, qui interdit toute immixtion de la République dans l’organisation des « cultes », laquelle ne relève que du libre choix de ceux-ci (art. 4 de la loi de 1905). C’est le retour au système concordataire des « cultes reconnus » (baptisés « interlocuteurs des pouvoirs publics »), soit l’exact contraire de la laïcité. C’est également une discrimination à l’égard des musulmans, seuls tenus de se soumettre à ce recul juridique, alors que les adeptes de toutes les autres religions s’organisent librement depuis 1905 ! Ni les libertés fondamentales, ni la sécurité publique n’y gagneront.
S’il y a un « lien qu’il faut réparer », c’est celui du pouvoir exécutif avec le peuple, dont il tire sa légitimité. Pour cela, il faut tourner le dos aux injonctions de la finance, remiser les copinages dans la sphère privée, et replacer l’intérêt général et la cohésion sociale au centre des politiques publiques.
L’UFAL appelle à s’opposer vigoureusement à la politique actuelle de destruction méthodique de la République laïque et sociale, et appuiera les réactions collectives indispensables qui doivent absolument se manifester. Elle emploiera tous les moyens d’action relevant de son objet social pour y participer.