À la suite de l’université d’été 2019 de La France Insoumise (LFI), l’UFAL avait apporté publiquement son soutien à Henri Pena-Ruiz, objet d’un lynchage politico-religieux pour des propos parfaitement républicains tenus à cette occasion sur la notion piège « d’islamophobie ».
Or cette année, aux « Amfis d’été » de LFI, un atelier consacré à « un nouvel antiracisme populaire » sera animé notamment par le nommé Taha Bouhafs, celui-là même qui s’était illustré l’an dernier comme l’un des meneurs de la cabale contre Henri Pena-Ruiz. Ce personnage a par ailleurs joué un rôle actif dans la marche « contre l’islamophobie » du 10 novembre 2019 qui a vu défiler derrière des militants islamistes et fréristes, et sur leurs slogans, certaines personnalités politiques ou syndicales précédemment étiquetées « progressistes » — dont des dirigeants de LFI.
Outre qu’on voit mal en quoi l’antiracisme devrait être « nouveau », ni surtout ce que cache l’épithète « populaire »1, l’atelier prévu aux Amfis d’été de LFI donnera également la parole à quelques activistes du racialisme, du postcolonialisme, de l’indigénisme, et à d’autres intervenants connus pour leur refus de la laïcité et de l’universalisme républicain.
Certes, un atelier laïcité sera animé aux mêmes Amfis d’été par un responsable de LFI dont on ne peut critiquer les positions. Certes, le programme de LFI comporte un chapitre laïcité plutôt sympathique. Au demeurant, l’UFAL a été auditionnée à plusieurs reprises par LFI sur le sujet. Mais comment les militants se retrouveront-ils dans ce grand écart avec le supposé « nouvel antiracisme populaire » et ses promoteurs anti-laïques ? On ne peut servir deux maîtres. En se laissant aller au courant anti-universaliste à la mode, on s’expose à toutes les dérives.
L’UFAL n’entend pas se mêler des affaires intérieures des organisations politiques. Néanmoins elle est pleinement dans son rôle lorsqu’elle s’exprime sur les questions de laïcité. La complaisance envers les islamistes, indigénistes, ou autres racialistes n’apportera aucun avantage à ses auteurs, et ne se fera qu’au détriment de l’universalisme et de la laïcité.
- Par exemple, le droit de qualifier Jean Castex « d’homme blanc » ? [↩]