Sortie du dernier numéro de l’année 2020 et publication de son édito.
Ufal INFO 83 est intitulé « Les fêtes pour unir – contre les séparatisme » Vous pouvez vous le procurer dans la boutique en ligne de l’UFAL.
Au sommaire de ces 52 pages :
- Hommage à Samuel Paty professeur, mort pour la Cause Républicaine , Charles Coutel
- Édito, Nicolas Pomiès Vouloir la fête pour sortir des séparatismes
- L’antonyme de la fête : le puzzle de la République, Hervé Burnouf
- Projet de loi contre les séparatismes : des progrès mais on est loin du compte , Charles Arambourou
- Extrême-droite, une tentation séparatiste, Stéphane François
- Joyeux Noël laïque, Charles Conte
- Pour une ère nouvelle, Charles Conte
- Fête de Noël et les rois mages chez Alain : une approche humaniste, Charles Coutel
- Les fêtes de la jeunesse laïque en Belgique, Patrice Dartevelle
- Les trois naissance du parrainage civil, Vincent Gourdon
- Rituels laïques, Michel Canet
- Manger est une fête, Mathieu Dalmais
- Un rêve de 14 juillet aux lampions, Jean Rocchi
- Redonner du sens et des couleurs aux fêtes républicaines, Nicolas Pomiès
Et un encart central : Carnets d’Ufal
Edito de Nicolas Pomiès, rédacteur en chef
Vouloir la fête pour sortir des séparatismes
Alors que nous pleurons encore la mort de Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, nous devons constater que les « Jours heureux » pour lesquels avec tant d’autres courageux, il s’était battu sont aujourd’hui révolus. L’affreuse déconstruction méthodique du programme du Conseil National de la résistance semble en phase d’aboutir suivant l’injonction d’octobre 2007 de Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF. En détruisant le modèle social et démocratique français, pur produit du Conseil National de la Résistance, les néolibéraux ont rendu impossible le but ultime des « Jours Heureux » qui prévoyaient « dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie… à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division… »
La France est devenue un puzzle dont les pièces sont éparpillées, on en est arrivé à parler de séparatisme ! Une enquête sur les fractures françaises de 2020 par l’Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne1 est venue démontrer que 78 % des Français pensaient leur pays en déclin, qu’ils étaient préoccupés par l’insécurité, l’environnement et les questions sociales et qu’un fort sentiment de défiance interpersonnelle les taraudait. De même que la défiance envers les partis politique est quasiment unanime, ce sondage indique à la fois une crainte de la police, des religions, du racisme et de la mondialisation.
Les Français sont pris de doutes et de désenchantement dont le paroxysme mène à la révolte ou le désespoir à la délinquance. Sur ce mauvais terreau, les anti lumières comme le penseur du postmodernisme Michel Maffesoli « s’emploie à analyser le glissement d’une morale sclérosée vers des éthiques en gestation » dont le contenu consiste en « l’affirmation d’identités “qui se posent en s’opposant” contre « le monomythe judéo-chrétien et ses avatars jacobins, positivistes et marxistes » qui nierait l’autre, et « annulerait le processus de différenciation».
La France éclatée fait le bonheur des cléricaux, intégristes, racistes ,racialistes et autres conspirationnistes irrationalistes qui veulent réenchanter le monde en puisant dans les imaginaires qui le divisent. Les pires moment pour les uns font tout de même les grands moments des autres puisque qu’en novembre 2020 le CAC 40 terminait son meilleur mois en plus de 30 ans.
A ces tristes constats doit répondre un nouveau programme des « Jours Heureux » . Celui-ci devra réunir les Français par-delà leurs différences.
Pourquoi ne pas commencer par des fêtes facteurs de cohésion sociale, en particulier dans le cas des fêtes publiques. Elles sont initiatrices aux règles de la société, c’est un rituel de passage, dans la fête traditionnelle c’est la jeunesse qui gouverne, elle reproduit les hiérarchies en usage, se plaçant sous un pouvoir, religieux, économique ou politique.
Les fêtes républicaines du 1er mai, du 14 juillet, de la Paix le 8 mai et le 11 novembre ou de la laïcité du 9 décembre pourraient être les occasions pour les Français de cultiver ensemble la convivialité laïque. Pour recréer le gout d’être ensemble, nombreuses seraient les occasions qui feraient sens pour le plus grand nombre.
Bien manger, boire un verre en terrasse, cultiver l’élégance et la courtoisie, parler français, exposer son art et son travail sont autant de petites habitudes que beaucoup, quelles que soient leurs origines et leur situation sociale, font sans avoir conscience que cela constitue une culture française que la fête pourrait transcender et mettre en musique dans l’échange et la réciprocité.
Encore faut-il une volonté politique pour organiser ces fêtes. Nous avons besoin, d’un peuple souverain doté d’une vision pragmatique et utilitaire de la politique. Comment dès lors, les militants conscients que l’intérêt général est meilleur que le communautarisme peuvent-ils y parvenir ?
Ils doivent évidemment sortir de la velléité pour entrer dans la volonté et prendre conscience que l’avenir de la société méritent leur engagement.
Ainsi les fêtes pourraient-elles être les grands moments de mobilisation pour réunir ce qui est épars et conduire les élus du système démocratique à renouer avec l’intérêt général en rompant avec les logiques gestionnaires d’une organisation sociale et économique qui ne génère In Fine que la guerre.
Les familles laïques en particulier et les laïques en général ont donc un grand rôle à jouer. L’UFAL travaille à participer à leur unité et à leur efficacité.
Nicolas Pomiès,
Rédacteur en chef
Le numéro précédent UFAL Info 82 est toujours téléchargeable pour 1 euro.
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