Article paru sur le site internet de Libération le 21 décembre 2021. Pour le lire sur son support d’origine, c’est ici.
Nicolas Gavrilenko, Trésorier de l’UFAL, a également été invité le 22 décembre 2021 à l’émission les Vraies Voix sur Sud Radio, l’extrait concernant ce sujet est disponible à l’écoute ci-dessous ou sur le site de la radio. NDLR
Inaugurée cet automne, la plaque en mémoire de l’enseignant assassiné le 16 octobre 2020 a été dégradée dans le square face à la Sorbonne. Si elle a été remise en état ce mardi, la maire du Ve arrondissement a annoncé avoir porté plainte.
Un coup de bombe de peinture blanche dans la nuit. La plaque du square Samuel-Paty situé à Paris, face à la Sorbonne dans le Ve arrondissement, a été retrouvée dégradée lundi matin avec le mot «islamiste» rayé dans la mention «victime du terrorisme islamiste».
C’est Nicolas Gavrilenko, trésorier de l’Union des familles laïques (Ufal), qui a signalé la plaque «vandalisée», dénonçant au passage «l’aveuglement volontaire de certains».
«La référence au caractère “islamiste” de l’acte terroriste commis à l’encontre de Samuel Paty» a été «effacée à la bombe», réagit pour sa part ce mardi la maire (DVD) du Ve arrondissement, Florence Berthout, évoquant une «dégradation inacceptable». «Vouloir supprimer le caractère islamiste de cet acte odieux est insupportable», ajoute-t-elle, tout en faisant savoir qu’elle a déposé plainte. Elle annonce également que les services de la ville ont remis la plaque en état ce mardi.
Une émotion considérable
Dans ce square face à l’université de la Sorbonne, la stèle en hommage à Samuel Paty côtoie notamment la statue du philosophe Montaigne, œuvre du sculpteur Paul Landowski, offerte en 1934 à la ville de Paris. Sur le socle de la statue est écrit : «Paris a mon cœur dès mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. La gloire de la France est l’un des plus nobles ornements du monde.»
Le square a été inauguré le 16 octobre, un an jour pour jour après l’attentat qui avait coûté la vie au professeur. La cérémonie s’était déroulée en présence de sa famille, de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) et des ministres de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer et de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
Lors de cette journée d’hommage une cérémonie organisée au ministère de l’Education nationale, en présence de la famille du professeur, du Premier ministre, Jean Castex, et du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait ouvert cette série de commémorations. Jean Castex avait alors célébré un «serviteur de la République», «frappé à mort dans les conditions les plus abjectes qui soient au nom de l’obscurantisme le plus barbare, tout simplement parce qu’il remplissait sa mission dans un de ces collèges de France». Il avait ajouté : «Rendre hommage à Samuel Paty, c’est rendre hommage à la République.»
La décapitation de Samuel Paty, 47 ans, le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, avait suscité une émotion considérable à travers le pays.