La journée internationale de luttes pour les droits des femmes du monde entier, le 8 mars, est plus qu’un symbole. Ce n’est pas la journée de « la » femme, comme les médias se complaisent à le répéter avec la récupération de cette journée à des fins commerciales, en proposant de la « fêter » par un cadeau ou une distribution de fleurs sur le lieu de travail… sans doute pour mieux faire oublier, le reste de l’année, l’ampleur des inégalités qui restent à combattre.
En cette année 2024, en France, les femmes sont encore traitées en objets, lorsque le président en place, dans sa conférence de presse du 16 janvier exhorte au « réarmement démographique ». On a souvent comparé les soldats à de la chair à canon : que sont alors les femmes ? Dans le contexte mondial actuel, ce terme ne peut manquer d’angoisser. « Laissez nos utérus en paix », a lancé sur X (ex-Twitter) Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.
Certes, l’inscription dans la Constitution de l’interruption volontaire de grossesse représente une avancée historique, dont nous ne pouvons que nous féliciter. Mais elle ne garantit en rien les conditions concrètes d’accès à l’IVG, alors que les hôpitaux manquent de personnel soignant, ferment des services, et que la désertification médicale s’étend. Et la « clause de conscience » donne toujours aux médecins le pouvoir de refuser la réalisation d’un acte médical pourtant autorisé par la loi mais au nom de convictions personnelles, religieuses ou éthiques.
Patriarcat, capitalisme, xénophobie sont les trois systèmes d’oppression qui contrôlent la vie des femmes dans le monde entier. Les gouvernements, pour satisfaire les pouvoirs économiques et financiers, font des choix politiques qui engendrent crises financières, alimentaires, environnementales et sociales. Dans le système d’oppression patriarcale, les femmes sont les premières touchées et de plus en plus précarisées : inégalités de salaire et de retraite, temps partiel subi, précarité. Les familles monoparentales représentent 1/4 des familles avec enfants : la charge en incombe principalement aux femmes (82 %), souvent avec de faibles revenus.
Les femmes sont toujours majoritairement en charge des tâches domestiques et familiales mais minoritaires dans les postes à responsabilité politique, économique ou associative. Elles sont trop souvent victimes de multiples formes de violences : viols, violences conjugales, violences sexistes et sexuelles au travail, prostitution, agressions xénophobes. Les femmes sont les premières victimes des guerres.
Seuls les principes de la laïcité permettent de garantir le respect des droits et des libertés des femmes. Encore faut-il entre autres, rendre toute ses valeurs à l’école de la République pour donner aux nouvelles générations les outils pour vraiment s’émanciper, et s’arracher des stéréotypes sexistes.
Pour faire reculer le système patriarcal et obtenir l’égalité, aussi bien au travail, dans la famille que dans la société toute entière, le 8 mars ne doit pas être une journée sans lendemain.
L’Union des FAmilles Laïques défend une vision progressiste et non « familialiste » de la famille. Pour l’UFAL, seule la laïcité, cadre juridique garantissant la liberté de conscience, assure le respect de la pluralité du paysage familial et de la réalité des modes de vie, assurant ainsi l’égalité en droit de tous les citoyens.
Françoise Lipchitz, membre du Bureau de l’Ufal nationale