Il manque 900 000 logements en France, et près de 8 millions de personnes, selon la fondation Abbé Pierre, sont en situation de mal logement ou de fragilité par rapport au logement. Une famille consacre près de 25% de ses revenus à se loger, 20% il y a dix ans.
Le gouvernement, par parti pris idéologique, a développé une politique d’accès au logement principalement en direction des propriétaires. Avec la fin du quotient sur le prêt à taux zéro, ce sont les familles les plus aisées qui seront favorisées. Les ménages modestes et les classes moyennes ne représentent en 2010 que 30% des acquéreurs de logements alors qu’ils représentent plus de 70% de la population.
Cette politique est un échec flagrant dans les zones tendues (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Paca et grandes métropoles), on ne construit pas assez et les constructions ne correspondent pas aux besoins des familles avec enfants. L’augmentation continuelle des loyers et du prix du m2 dans ces zones les rend inabordables pour la majorité des familles.
L’UFAL s’insurge contre cette politique qui depuis plusieurs années nous mène droit dans le mur ! Il est temps de réglementer le logement qui est un droit fondamental pour les familles. L’ensemble des pays européens ont une politique du logement plus active. Notre voisin l’Allemagne où les loyers sont en moyenne de 30% à 50% moins chers qu’en France n’a pas les difficultés que nous rencontrons.
C’est une évidence, il faut changer de politique et nous proposons des mesures immédiates :
Nous demandons que les loyers soient fixés selon l’article 10 de la loi du 7 juillet 1989 (« Le montant du loyer fixé par le contrat de location renouvelé doit être alors fixé selon les règles applicables au conventionnement des logements avec l’Agence nationale de l’habitat. ») et que l’article 18 soit effectivement appliqué (« Dans la zone géographique où le niveau et l’évolution des loyers comparés à ceux constatés sur l’ensemble du territoire révèlent une situation anormale du marché locatif, un décret en Conseil d’Etat, pris après avis de la Commission nationale de concertation, peut fixer le montant maximum d’évolution des loyers des logements vacants […] et des contrats renouvelés […] »).
Nous exigeons dans l’immédiat le blocage des loyers et leur remise à niveau dans le cadre des barèmes de l’ANAH.
La deuxième urgence est le vote d’une loi foncière en faveur du logement. Cette loi doit permettre de mobiliser les terrains appartenant à l’Etat et aux collectivités pour permettre la construction de logements et en Région parisienne la constitution d’un établissement public foncier chargé du logement.
L’an dernier 300 000 logements ont été construits en France (mais un peu plus de 50 000 en Ile-de-France pour 11,5 millions d’habitants contre 56 000 en Rhône-Alpes pour 6,8 millions d’habitants). C’est largement insuffisant, il faudrait construire 500 000 logements par an pour résoudre le déficit. Il est donc urgent de changer de méthode. Un grand emprunt permettrait de relancer la construction et créer des logements à un prix abordable pour l’ensemble des familles.
L’UFAL ne manquera pas au cours des prochaines campagnes électorales d’interpeler les différents candidats sur le logement.