Le Journal juridique polonais informe que l’Association des pharmaciens catholiques en Pologne réclame le changement de la loi sur la pharmacie pour garantir les mêmes droits aux pharmaciens qu’au corps médical concernant l’emploi de la clause de conscience. Il s’agit du droit de refuser la vente des contraceptifs sur la base de la clause de conscience.
Fin 2010, Le Conseil de l’Europe a adopté la résolution du respect du droit des professionnels de la santé à la clause de conscience (« la résolution de la honte »). Pour l’instant, cette loi ne concerne que le corps médical. Selon Barbara M. Fiklewicz-Dreszczyk, présidente de l’Association des pharmaciens catholiques, les pharmaciens doivent également bénéficier de la clause de conscience. Actuellement, la loi sur la pharmacie en vigueur oblige les pharmaciens de mettre à la disposition des patients tout médicament enregistré en Pologne et dans le cas où il n’est pas disponible à la pharmacie, le commander au plus vite possible.
À la question, si ces attentes des pharmaciens ne violent pas les droits des patients, Stanislaw Piechula, le président de la Chambre des Pharmaciens répond qu’il est peu probable que tous les employés d’une pharmacie se mettent à utiliser la clause de conscience à la fois. Il est convaincu qu’en pratique il n’y aura pas de situations où, par exemple, la seule pharmacie étant de garde de nuit en ville refusera la vente des contraceptifs.
On voudrait bien partager l’optimisme de M. Piechula, mais l’expérience du fonctionnement de la loi anti-avortement prouve tout le contraire : une fois la loi anti-avortement adoptée, les médecins refusent de pratiquer même les avortements légaux. Depuis, ce sont les avortements clandestins qui fleurissent. Est-ce que les pharmaciens ont intérêt à ce que le marché noir des contraceptifs (qui existe déjà pour les « pilules de lendemain ») s’installe pour de bon en Pologne ?