La défense de la chirurgie cardiaque au CHU Henri Mondor (94) donne des enseignements pour la période
Lettre de réponse des cardiologues de l’hôpital Henri Mondor.
Santé : quand la concentration dégrade l’efficience !
Dans un éditorial des Echos en date du 23 février, Monsieur Jean Francis Pécresse défend la position de l’ARS (Agence Régionale de Santé) sur la fermeture du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor, au nom d’une « chirurgie salvatrice », rationalisée et adaptée aux contraintes budgétaires et aux évolutions médicales de son temps.
Monsieur Pécresse commet ainsi plusieurs inexactitudes. La première est de qualifier la décision de l’ARS de « courageuse » alors que son directeur se borne à forcer l’AP-HP à fermer un de ses 4 centres de chirurgie cardiaque et récompense le chef de service qui a fait chuter l’activité chirurgicale de Mondor en lui offrant à La Pitié le « consultanat » refusé à Mondor.
La seconde inexactitude est d’invoquer les arguments de « bonne gestion » concernant Mondor. L’hôpital Henri Mondor est actuellement le CHU le plus équilibré budgétairement et son pôle de cardiologie, qui comprend deux services de cardiologie, un service de chirurgie vasculaire et un service de chirurgie cardiaque, représente 20 % des recettes de l’hôpital et 3,6 millions d’euros d’excédent en 2009. La gestion de l’hôpital Henri Mondor est globalement bien meilleure que celle de La Pitié que ce soit pour l’occupation des locaux ou la performance rapportée aux moyens humains.
La troisième inexactitude est de feindre de croire que la qualité des soins est en cause dans cette affaire. Non, M Pecresse, le CHU de Mondor n’est pas un petit hôpital où l’on opère de temps en temps. C’est un grand CHU qui vient d’être sélectionné au titre du grand emprunt sur trois projets de cohortes : un comme porteur principal (Psy-Coh sur la psychiatrie) et deux comme partenaire (Radico sur les maladies rares, Coblance sur les cancers de la vessie). C’est un grand CHU qui est porteur principal d’un projet ambitieux de Labex autour d’un institut du vaccin VIH/VHC. C’est un grand CHU dont la cardiologie constitue la 2e activité de cardiologie de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP) par le nombre d’admissions, le 1er service d’accueil des infarctus du myocarde, la 1ère activité de chirurgie vasculaire…
Enfin, les arguments avancés sur l’évolution de la technique médicale révèlent une ignorance certaine — et au demeurant explicable pour un économiste – des rapports qu’entretiennent la chirurgie cardiaque et la cardiologie interventionnelle. Certes, la chirurgie cardiaque a connu des progrès considérables, en permettant notamment les pontages aortocoronaires ou les remplacements valvulaires. Certes, la cardiologie interventionnelle a supplanté dans plusieurs domaines la chirurgie cardiaque en permettant notamment le traitement d’un très grand nombre de lésions coronaires par voie endovasculaire (angioplastie, stent) sans nécessité d’ouverture du thorax. Indiscutablement positives pour les patients, ces évolutions impliquent néanmoins un nécessaire adossement de la cardiologie interventionnelle à de la chirurgie cardiaque, notamment dans ses développements les plus récents dans le traitement des atteintes valvulaires cardiaques. Les toutes récentes recommandations de la Société Européenne de Cardiologie insistent d’ailleurs sur cette notion de « heart team » impliquant la mise en commun de toutes les compétences médico-chirurgicales pour optimiser les résultats cliniques pour chaque patient pris en charge.
Dès lors, la fermeture du service de chirurgie cardiaque de Mondor se traduirait par une triple peine : l’impossibilité d’opérer les patients du Val de Marne et de la Seine et Marne à proximité de leur domicile avec pour conséquence l’accroissement des délais d’attente et l’éloignement du patient de son environnement familial ; la mise en cause de l’équilibre budgétaire du CHU Mondor ; le recul de l’attractivité de l’ensemble de la cardiologie de Mondor vis-à-vis des PU-PH et des jeunes cardiologues, mais aussi des généralistes qui préféreront orienter leurs patients vers les hôpitaux offrant toute la filière.
Fermer le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor et concentrer toujours plus les moyens humains et financiers sur quelques CHU intra-muros, c’est dégrader encore l’efficience de l’APHP, accroître l’inégalité sanitaire en Ile de France et renoncer à une vision multipolaire de la métropole, où l’excellence est partout possible. C’est un choix, mais qui ne peut se prévaloir ni des principes de bonne gestion, ni de la référence à la qualité ou au courage.
Les prévisions des économistes ont conduit ces derniers temps à une crise économique sans précédent. Or, en ce qui concerne la santé des populations et particulièrement en cardiologie, les inexactitudes commises se comptent en nombre de décès. Une analyse basée sur un seul chiffre, celui du nombre d’interventions lourdes par an, sans vision globale et avec des préjugés lourds à l’égard de la banlieue, ne peut conduire qu’à l’erreur. Le chirurgien connait ce principe de base et sait que dans ce cas la chirurgie peut être ravageuse.
Pr Jean-Pierre Becquemin, responsable du pole médico-chirurgical cardiaque et vasculaire ; chef de service de chirurgie vasculaire et endocrinienne
Pr Jean-Paul Couetil, chef du service de chirurgie cardiaque
Pr Jean-Luc Dubois-Randé, chef du service de cardiologie 1
Pr Pascal Gueret, chef du service de cardiologie 2
Pr Emmanuel Teiger, responsable du département de cardiologie interventionnelle
Pr Luc Hittinger, responsable de l’unité fonctionnelle insuffisance cardiaque.
Il faut noter que cela touche pour la première fois un des CHU les plus réputés de France. Que les cardiologues souvent très majoritairement en soutien de la droite néolibérale franchissent le Rubicon. Les « blasés » diront : « Ils ne font que défendre leurs intérêts ». C’est juste. Mais les cardiologues de gauche « ne défendaient-ils pas aussi leurs intérêts » ? En fait, nous sommes à un tournant. La droite néolibérale ne peut plus satisfaire l’ensemble de sa clientèle traditionnelle, car elle a besoin de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes pour combattre la baisse tendancielle du taux de profit. Tous ceux qui ne comprendront pas ce tournant auront du mal à comprendre la suite.
Conflit d’intérêts quand tu nous tiens !
Le président de la Haute autorité de santé (HAS), Jean-Luc Harousseau, s’est de nouveau justifié jeudi sur sa déclaration de liens d’intérêts sur la période 2008-2010 qui comprend de nombreux liens avec les firmes multinationales pharmaceutiques.
Candidat proposé par Nicolas Sarkozy à la présidence de la HAS, il se justifie par le fait qu’il a « été à l’origine de la création du service d’hématologie du CHU de Nantes, devenu l’un des pôles d’excellence de cette discipline… et créé l’Intergroupe francophone du myélome (IFM)… leader international incontesté dans cette maladie ».
« Alors évidemment, dans cette discipline d’hémato oncologie — qui a progressé de manière formidable ces dernières années grâce à l’introduction de nouveaux médicaments — j’ai eu des contacts avec des compagnies pharmaceutiques ». Il déclare ne plus avoir de contacts avec ces firmes aujourd’hui.
Il admet en avoir « tiré des avantages personnels ». Mais pour lui, « en avoir tiré des avantages personnels » en étant fonctionnaire d’un CHU, ce n’est pas du conflit d’intérêts. En fait le conflit d’intérêts, c’est toujours l’autre, mais jamais soi !
La CGT appelle à réviser l’ensemble de la loi HPST
La CGT rebondit sur la proposition de loi de Jean-Pierre Fourcade (UMP, Hauts-de-Seine) qui devrait être discutée le 10 mars en séance publique au Sénat visant à « réviser la loi HPST. Elle appelle à une révision globale et non partielle de la loi. La CGT déclare :
– que « la mise en place du versant hospitalier étant fortement contestée sur le terrain, il est nécessaire de la remettre en discussion ».
– que la situation est « explosive » sur le terrain, entraînant des « contestations de décisions autoritaires prises par les agences régionales de santé » (ARS) et des « situations de tension quotidienne dans les établissements en rapport avec le nouveau mode de gouvernance (…) ».
– que les contraintes budgétaires dans lesquelles les établissements publics poussent les personnels « à bout ».
Tous les secteurs de la protection sociale seront touchés… même les labos !
En utilisant le prétexte de qualité et de traçabilité, une ordonnance est sortie le 13 janvier quant à la certification des labos suite à l’article 69 de la loi HPST. Les mutualistes comprendront qu’avec des moyens différents (pas de Solvablité 2 !) ils feront avec les labos ce qu’il est advenu des mutuelles. De plus de 6000 mutuelles à 750 aujourd’hui. La concentration des labos est aujourd’hui à l’œuvre. Comme pour les services, un nombre minimum d’analyses sera nécessaire pour être certifié.
Bien évidemment, le gouvernement a choisi une officine privée pour faire ce travail. La démarche de certification doit commencer avant le 1er novembre 2013 pour pouvoir encore exister 3ans plus tard.
Bien évidemment, cela devra servir à la privatisation du secteur via les partenariats public-privé qui seront développés.
Etude de la DREES : les complémentaires de plus en plus inégalitaires
La Direction du ministère de la santé a sorti son étude annuelle. Vous pourrez la trouver sur http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er752.pdf
Elle montre que l’on s’écarte de plus en plus du principe de solidarité. Nous rappelons que le principe de solidarité implique que chacun doit avoir droit à la prévention et à l’accès aux soins de qualité en fonction de ses besoins et doit y contribuer financièrement en fonction de ses moyens. Ce dernier point implique un financement ni forfaitaire ni proportionnel, mais un financement progressif.
Que montre l’étude de cette direction du ministère ? Que de plus en plus, c’est le principe « chacun se soigne se protège et se soigne en fonction de ses moyens financiers et non en fonction de ses besoins » avec un additif de charité social-chrétienne, à savoir que les plus pauvres sont pris en charge par l’Etat. Et bien sûr, plus on vieillit et plus ce dernier principe s’applique.
Le débat sur le financement de la protection sociale et sur la nécessaire « révolution fiscale » reprend force et vigueur !
Et cela ne fait que commencer. Tout d’abord, la droite néolibérale souhaite la fiscalisation de la protection sociale. Yves Bur, député UMP, a été chargé par le Président de la république de voir s’il était possible de supprimer les cotisations sociales patronales de la branche famille de la Sécu (30 milliards d’euros !) et de voir par quoi on pourrait le remplacer. Notamment par l’impôt le plus injuste, la TVA sociale. Le dossier est au point mort, mais pour combien de temps ? La totalité des partis de droite et d’extrême droite et la plupart des partis de gauche (PS, EE-LV, PRG, hormis le PCF et le NPA pour l’instant) sont pour augmenter la dose de fiscalisation et donc de diminuer la cotisation sociale comme le demande le MEDEF. Dans le mouvement syndical, hormis les réticences de la CGT et de Solidaires, la fiscalisation a le vent en poupe. Même les « révolutionnaires » Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez , auteurs d’un site de simulation appelant à « la révolution fiscale », sont favorables à la fiscalisation en fusionnant l’IRPP (impôts sur le revenu, qui ne représentent aujourd’hui que 3 % du revenu national !) et la CSG en en rendant augmentant la proportionnalité des prélèvements.
Tout cela arrive bien sûr à un moment où les patrimoines se reconstituent pour les couches les plus aisées. Ou le « roi n’est plus celui qui travaille, mais celui qui est rentier ». Ou la pauvreté et la misère croissent y compris à l’intérieur des pays dits riches.
A aucun moment, les promoteurs de la fiscalisation ne débattent sur le rapport des forces dont ils auraient besoin pour éviter que le passage à la fiscalisation soit un changement de type de prélèvement sans reformation du partage de la valeur ajoutée du type de celui qui existait fin des années 70-début des années 80. Et personne ne répond à la question : pourquoi la CSG n’a pas modifié le partage de la valeur ajoutée ! Et enfin, quand les citoyens ont le choix, préfèrent-ils se faire soigner dans les pays où la protection sociale est fiscalisée ou assise principalement sur les cotisations (France et GB, Danemark et Allemagne par exemple !) ?
Il faudra encore beaucoup d’éducation populaire tournée vers l’action et beaucoup de conflits sociaux pour en voir le bout !
L’hôpital toujours plus cher pour les ménages ! Tant pis pour les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires
Depuis le 1er mars 2011, le seuil du ticket modérateur a été relevé, augmentant la participation des assurés sociaux de 18 à 24 € sur les actes compris entre 91 et 120 €.
Ce nouveau transfert de charge représente entre 132 et 175 millions d’euros. Comme vous aurez pu le remarquer, cela va toujours dans le même sens. Comme quoi, la droite néolibérale (mais est-on sûr que d’autres ne feraient pas de même !) trouve normal que la part des revenus pour la santé soit plus fort pour les bas salaires que pour les gros. C’est leur philosophie.
Soins sans consentement : la grande majorité des psychiatres, psychologues et des directeurs d’établissement critique cette réforme sécuritaire
Reprenant l’esprit de la loi HPST qui veut que ce soit le personnel administratif qui décide en dernière instance dans l’hôpital et dans l’ensemble du secteur de soins, voilà un nouvel exemple de marginalisation des médecins. Concernant la sortie des patients hospitalisés sous contrainte, les psychiatres s’opposent à ce que « le dernier mot revienne à l’autorité administrative » en cas de désaccord entre les médecins et le préfet.
« Je ne me sens pas d’expliquer à un patient que son état de santé a évolué et que les médecins considèrent qu’il peut sortir, mais qu’il doit rester hospitalisé, car le préfet a pris une autre décision » pour des raisons de sécurité, a dit le psychiatre Yvan Halimi.
Cette nouvelle loi arrive dans un contexte de manque criant de personnel médical et paramédical.
Une dépêche APM fait état d’un questionnement d’un infirmier : « Je viens d’un département où un secteur ne dispose d’aucun psychiatre. Par rapport aux soins ambulatoires sous contrainte, je suis inquiet pour les infirmiers. Comment va-t-on travailler alors que nous avons déjà une attente de trois mois minimum avant de rencontrer un médecin ? Comment faire pour les transports ? »
En dehors de toute rationalité, « le texte prévoit notamment que le directeur de l’établissement peut décider à tout moment de modifier la forme de la prise en charge. (…) Cela pose un problème, car ça donne la possibilité par exemple pour le directeur d’un établissement de maintenir une hospitalisation même dans le cas où le psychiatre propose une autre solution », a déclaré Gilles Moullec, le directeur du centre hospitalier Edouard Toulouse à Marseille, et de l’Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm).
Cerise sur le gâteau de cette réforme sécuritaire, il y a la multiplication des actes pour la saisine du juge des libertés et de la détention (JLD), saisine qui devient systématique dans la nouvelle loi. Bien évidemment, il n’est pas question d’une augmentation du nombre de juges.
Gilles Moulec fustige la « lourdeur » du dispositif prévu en matière de certificats nécessaires : « Entre le premier et le 12e jour, c’est pas moins de cinq à six certificats, de trois ou quatre médecins différents, qui doivent être rédigés et transmis ». Ubu est de nouveau roi !
Santé au travail : tout le pouvoir aux patrons !
La nouvelle loi pour la santé au travail revient à confier aux dealers la lutte anti-drogues ! Elle confie au patronat le soin de défendre la santé des salariés ! On croit rêver !
Déjà, Sarkozy avait fait voter un cavalier parlementaire en ce sens dans la loi sur les retraites. Le Conseil constitutionnel a retoqué cet article étant donné qu’il n’avait rien à voir avec la loi sur les retraites.
Eh bien revoici une proposition de loi pire que la première. Tous les syndicats sont contre.
Pourtant avec 4500 accidents du travail provoquant des handicaps lourds, avec 700.000 accidents du travail nécessitant un arrêt, des dizaines de milliers de maladies professionnelles, 500.000 personnes victimes des troubles musculo-squelettiques (TMS), et 10.000 personnes qui meurent chaque année de cancers professionnels, sans compter le risque des nanomatériaux fustigés par l’Agence française de sécurité sanitaire (AFSS), cela aurait mérité un débat démocratique de meilleure tenue.
Quand on sait qu’il n’y a que 6000 médecins pour les 12 millions de salariés concernés, que 75 % d’entre eux ont plus de 50 ans et 51 % plus de 55 ans, il est clair que le gouvernement souhaite à terme supprimer la médecine du travail. En fait, il propose dans sa proposition de loi, que les grandes sociétés devront se payer un service autonome et que les PME devront passer par un Service de santé au travail inter-entreprises (SSTIE) dans lequel ce n’est plus le médecin du travail qui fixerait les priorités, mais le directeur nommé par le patronat. Pire, le Conseil d’administration sera paritaire, mais avec voix prépondérante du patronat… Il n’y aura donc plus de médecine du travail indépendante.
Alors que nous préconisons que les deux fonctions de la médecine du travail, la prévention et la surveillance de la santé des salariés, soient confiées à un service public indépendant du patronat qui devra s’occuper de l’ensemble des travailleurs de ce pays avec une indépendance totale des médecins.
Même le Diplo fait de la pub rédactionnelle a une mutuelle qui a paye une pub d’une demi-page !
Dans sa livraison de mars 2011, le Diplo fournit un quatre pages intitulé « Supplément mutualité » dans lequel il y a une publicité payante d’une demi-page de la MACIF doublée d’une illustration de la méthode Coué de la même entreprise signée par Jacques Chemarin , président de la MACIF-Mutualité. On est jamais aussi bien servi que par soi-même !
Dans le 4 pages, on ne parle pas de la Sécurité sociale dont le budget est en 2010 de 434 milliards d’euros, mais uniquement de la mutualité qui apparaît comme le grand acteur de la protection sociale alors que la Mutualité n’encaisse qu’environ 16 milliards d’euros. Et dans l’article central, après un début sur l’histoire des mutuelles excellent, il s’arrête dans son histoire à Louis Calisti et à la formation de la Fédération des mutuelles de France (FMF). Un peu court ! Il oublie de dire ensuite que la FMF est ensuite entrée dans la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) et que cette FNMF a accepté d’entrer dans l’Union nationale des organismes complémentaires à l’assurance-maladie (UNOCAM) de la contre-réforme régressive de Juppé en 1995 avec les instituts de prévoyance des amis de Guillaume Sarkozy (le frère de qui vous savez !) et les firmes multinationales de l’assurance. L’article ne dit pas que l’UNOCAM est un organisme qui participe à la politique de prédation de la Sécu et que tout recul de la Sécu avec des frais de gestion de 4 à 6 % est remplacé par des frais de gestion des complémentaires santé de 3 à 4 fois supérieures d’après la Cour des comptes !
Triste mois pour la presse indépendante !
On sait maintenant que l’ARS ne donne pas la priorité aux soins
Des malades africains VIH+ menacés d’expulsion de France après un avis défavorable de l’ARS du Centre. Le préfet demande à l’Agence régionale de santé (ARS) son avis pour la délivrance d’un titre de séjour en France pour se faire soigner du VIH+. Eh bien, c’est l’ARS qui donne un avis défavorable prétextant que dans les pays concernés, on est aussi bien soigné qu’en France (Sénégal, Gabon, Cameroun, Côte d’Ivoire et Guinée). On croit rêver !
Avec toujours moins de personnel médical et paramédical, l’ARS de Midi-Pyrénées fait une campagne pour que les patients aillent moins se soigner !
Les autorités sanitaires et les « offreurs de soins » de Midi-Pyrénées ont invité la population toulousaine à avoir un recours responsable à l’offre de soins de l’agglomération, actuellement confrontée à une surcharge d’activité.
C’est une première. Et bien sûr, cela servira de test pour d’autres initiatives du même genre. Voilà la conséquence de la gestion de la pénurie de personnels. Mais bien sûr, pas d’embauche prévue dans les hôpitaux !
Moins d’argent pour les hôpitaux publics
Xavier Bertrand a confirmé les baisses de tarifs en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) des établissements de santé publics et privés, à compter du 1er mars. Ce sera réduit de 0,2 % pour le public et de 0,05 % pour le privé
Lettre de médecins hospitaliers du 26 janvier 2011 à la Directrice générale de l’AP-HP
Vous venez de décider « d’expérimenter » le paiement des chambres individuelles à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.
Cette séparation en chambres « première classe » payantes (à 45 euros par nuit) et chambres « deuxième classe » non payantes ne va pas sans poser problème. D’abord parce que l’égalité des citoyens face aux soins est une question sensible, au cœur de l’éthique médicale. Tout le monde accepte que le luxe ou le superflu ne relève pas de cette égalité financée par la solidarité. A l’inverse, le confort usuel comme l’est le fait de disposer d’une chambre à un lit lorsqu’on est malade, paraît de nos jours indissociable de la qualité de vie exigible à l’hôpital. Nous attendions donc de vous la poursuite des suppressions des chambres à plusieurs lits, qui achèverait l’humanisation des hôpitaux commencée il y a 40 ans avec la suppression des salles communes.
Votre décision pose de plus de multiples difficultés d’application pratique. Dans les unités qui n’ont que des chambres à un lit (justement parce que cela doit être la norme), devrons-nous faire payer les malades alors qu’ils n’ont pas le choix d’une chambre à 2 lits ? Ne risquons-nous pas alors un recours en justice ? Devrons-nous désormais dans chaque nouveau service, réserver au moins une chambre à deux lits pour pouvoir faire payer les chambres à un lit ? Si à l’inverse, dans les unités de soins n’ayant que des chambres à un lit, les malades ne paient pas, il y aura donc désormais des services avec des chambres à un lit non payantes, et d’autres avec des chambres à un lit payantes. Que se passera-t-il lors du transfert d’un malade d’un service avec chambre non payante à un autre avec chambre payante ? Les chambres à un lit seront bien sûr réservées en priorité aux malades qui en ont besoin pour des raisons médicales majeures, tels qu’une infection transmissible ou des soins de fin de vie. Nous imaginons mal que l’on puisse mettre dans une chambre à plusieurs lits un patient atteint de tuberculose ou même simplement suspect d’avoir la grippe. Et nous n’imaginons pas qu’on revienne aux paravents de notre jeunesse pour isoler le mourant de la vue des autres malades. Mais il y a bien d’autres cas : celui du malade qui se lève plusieurs fois la nuit pour aller aux toilettes, celui qui a des troubles cognitifs, celui dont on prépare la coloscopie, celui qui ronfle bruyamment, celui qui vomit, celui qui a le hoquet, celui qui crie, celui qui ne supporte pas la télévision en permanence allumée de son voisin… etc. Lorsque toutes les chambres à un lit payantes seront occupées et qu’arrivera en urgence un malade médicalement prioritaire, devrons-nous faire sortir le malade hospitalisé dans une chambre à un lit pour l’installer dans une chambre à deux lits ? Faudra-t-il le dédommager pour ce transfert imprévu ? Ou le malade payant deviendra-t-il prioritaire comme on l’a vu hélas dans certaines dérives de l’activité médicale privée à l’hôpital ? Si comme cela arrive non exceptionnellement, le chauffage dysfonctionne, le volet est en panne, la plomberie du cabinet de toilette laisse à désirer, la peinture s’écaille, pensez-vous faire, suivant les bonnes règles commerciales, des remises sur le tarif de 45 euros ? Les chambres à un lit, payantes devront-elles, par conséquent, être mieux entretenues que les chambres non payantes ? Qui devra s’assurer que le malade personnellement ou son assurance complémentaire (mutuelle ou assurance privée qui d’ailleurs ne manqueront pas de reporter ce surcoût sur le tarif de leur prime), accepte de prendre en charge les 45 euros supplémentaires quotidiens ? Le personnel administratif ou les soignants ? Pensez-vous les encourager à cette activité par un intéressement financier ?
Visiblement vous pensez, Madame la Directrice, que l’Assistance publique doit faire de la concurrence aux cliniques privées en se plaçant sur leur terrain, considérant les patients comme des clients et adoptant leurs méthodes commerciales. Verrons-nous bientôt une campagne d’affichage avec le slogan qui vous est cher « A nous de vous faire préférer l’AP-HP » ? Mais lorsque l’hôpital ressemblera à une clinique commerciale, quelles seront alors les raisons pour les médecins et les chirurgiens de rester à l’hôpital public alors qu’ils pourront gagner deux à trois fois plus en clinique privée ?
C’est pourquoi, Madame la Directrice, nous avons le regret de vous dire que nous trouvons votre décision non seulement injuste, mais inapplicable, et qu’en conséquence elle ne pourra pas être appliquée.
Signataires : plusieurs dizaines de médecins
Le PS critique les déclarations du chef de l’Etat sur les résultats du plan Alzheimer
« Les familles restent livrées à elles-mêmes », estime le PS dans un communiqué. « Chaque mois, c’est environ 1.050 euros, soit l’équivalent d’un SMIC ou d’une pension de retraite moyenne, qu’un patient ou sa famille doit payer en plus de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie pour faire face à la maladie dans sa vie quotidienne ».
Les socialistes réclament la création d’une filière professionnelle pour l’accompagnement à domicile et le développement de solutions de répit. Ils déplorent que la recherche sur la maladie d’Alzheimer reste « le parent pauvre.