Les mesures de rigueur annoncées par le premier ministre vont frapper une nouvelle fois les familles les plus modestes.
Si nous nous réjouissons du plafonnement du PTZ qui profitait essentiellement aux revenus les plus élevés (46 % des prêts sont accordés aux revenus supérieurs au septième décile) nous nous élevons une nouvelle fois contre la baisse des allocations logements qui n’augmenterons plus avec l’inflation, mais avec le taux de croissance prévu. Cette mesure, qui est budgétée pour 500 millions d’économie, se rajoute à l’économie sur le versement rétroactif des allocations logement, qui permettait d’économiser 340 millions d’euros. Ainsi sur le budget des familles les plus modestes et des jeunes, qui consacrent en général plus de 28 % de leurs revenus pour se loger, le gouvernement ponctionne en un an 840 millions d’euros et dans le même temps, en supprimant l’ISF, il augmente le pouvoir d’achat des 300 000 Français les plus riches de 1,2 milliard.
Selon l’enquête nationale logement de 2006, 18 % des locataires consacrent plus de 40 % de leurs revenus pour se loger (hors étudiants). Si les prix des loyers n’ont pas diminué depuis, les salaires et les aides diminuent !
La politique du gouvernement est incohérente en matière de logement. Alors que le manque de logements est criant dans les zones très tendues comme les régions parisienne, Rhône-Alpes et Côte d’Azur, rien n’est fait pour une politique de construction massive. Après la ponction sur le 1 % Logement (action logement), après la ponction sur le budget des HLM, le gouvernement « rabote » une nouvelle fois le dispositif « Scellier ». Nous avons toujours pensé que ce dispositif était une hérésie économique, profitant uniquement à une petite minorité d’investisseurs, mais il a permis, à un coût prohibitif pour le budget de l’État, la relance de la construction. Mais il n’est remplacé par rien !
D’autre part, l’augmentation de la TVA de 5,5 % à 7 % va impacter directement le budget des HLM et par conséquent les loyers. En effet, c’est un coût supplémentaire de 250 millions d’euros sur les travaux d’entretien et en coûts de construction. Les loyers du privé vont aussi inévitablement augmenter car les travaux d’entretien seront aussi touchés par l’augmentation de la TVA.
C’est donc des perspectives très sombres qui s’annoncent pour la construction de logement et les locataires.
Des mesures d’économie certes, mais il faut qu’elles soient réparties plus justement.
L’UFAL demande un blocage immédiat des loyers, on ne peut pas demander des efforts aux locataires sans efforts des propriétaires.
L’UFAL demande que les budgets d’aide à la pierre délégués aux départements ou aux communautés d’agglomération ou de communes soient renforcés pour permettre le développement de la construction de logements adaptés au pouvoir d’achat des familles modestes et moyennes.