Par la « prière de l’Assomption » notifiée à tous les diocèses par Monseigneur Vingt-Trois, la conférence des Evêques de France, non contente de rappeler les « dogmes » (ce qui serait son droit), intervient explicitement dans la sphère publique en rappelant à l’ordre le législateur en matière de famille.
Une telle ingérence porte un nom : le cléricalisme. Elle renoue avec les traditions les plus réactionnaires, dont le « culte marial » a toujours été le vecteur (c’est Louis XIII qui a placé la France « sous le patronage de la vierge Marie » !).
L’Ufal constate que l’épiscopat français tente de ranimer, contre la majorité nouvellement élue, une guerre idéologique autour de la famille –comme il le fit en 1984 à propos de l’école. Il vise en même temps (Mgr Podvin, le 14 août, sur France-Inter) le droit de mourir dans la dignité, osant parler de « choix de civilisation » -comme si la « civilisation » pouvait être décrétée par quelques prélats, bien en retard sur leur siècle…
L’Ufal dénonce cette instrumentalisation politique d’un culte, qui :
- prétend imposer à tous les catholiques l’opinion d’une poignée de dignitaires (non élus), et s’exprimer en leur nom –alors que, sur les questions sociétales (contraception, avortement, mariage, homosexualité…), de moins en moins de croyants obéissent au magistère ecclésial ;
- stigmatise comme « requêtes particulières » les revendications d’égalité des droits des homosexuels, et identifie le « bien commun de la société » au seul mariage hétérosexuel ;
- impose un modèle unique de famille : celle issue du mariage hétérosexuel sans divorce, et voue au malheur tous les enfants élevés autrement : familles monoparentales, couples divorcés, non mariés, homosexuels… soit aujourd’hui la majorité des enfants !
Association familiale laïque, l’Ufal n’a cessé de représenter au sein de l’Unaf (Union Nationale des Associations Familiales), dont elle fait partie, une conception républicaine et laïque de la famille. Pour nous, cela entraîne la reconnaissance de l’égalité entre toutes les formes de famille : mariées ou non, mono ou pluri-parentales, hétéro ou homo-parentales. Cela implique la défense des droits de chaque famille : droits économiques et sociaux, mais également droit à la dignité. Nulle forme de famille, fût-elle consacrée par un dogme, n’est plus respectable que les autres. Tous les enfants doivent recevoir protection, éducation, et aide matérielle, quels que soient les choix de leurs parents (homo ou hétéro-sexualité, mariage, PACS, concubinage, etc.), et les changements pouvant intervenir dans leurs rapports (divorce, séparation, non-reconnaissance…).
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