Le jour même où a débuté à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous, l’officine intégriste catholique Civitas a organisé devant l’Assemblée nationale une prière de rue avec un message clair : « la Loi des Hommes doit se plier à la Loi de Dieu ».
Plus qu’une provocation, c’est bien la preuve qu’il existe encore des groupuscules qui s’opposent à la République, à ses valeurs et à ses principes, et notamment au fait que « la Loi est l’expression de la volonté générale », comme le proclamait dès 1789 l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Contre les lois établies par les citoyens, Civitas tente de réactiver une transcendance où les lois appliquées à tous seraient édictées par (leur) dieu.
Penser cela relève de leur liberté de croire ; le manifester publiquement sous cette forme (prière de rue) relève d’un trouble à l’ordre public ; enfin, faire pression pour imposer son dogme à nos parlementaires relève d’une entrave à la laïcité.
Mais le comble est que l’organisation Civitas et ses méfaits sont financés par les deniers publics ! L’Ufal est d’ailleurs à l’origine d’une pétition demandant que cesse immédiatement le financement public de Civitas (au travers de réductions d’impôts) ; pétition qui a déjà recueilli plus de 7 300 signatures, dont celles de plusieurs parlementaires et responsables associatifs, syndicaux et politiques.
Nous attendons une condamnation unanime de la classe politique, y compris de l’UMP (qui a manifesté aux côtés de Civitas le 13 janvier dernier), mais qui avait su dénoncer avec véhémence les prières de rue… musulmanes.
L’Ufal regrette que le ministre de l’Intérieur n’ait pas interdit la prière de rue organisée mardi soir par Civitas devant l’Assemblée nationale et l’UFAL demande au ministre des Finances d’intervenir auprès de ses services pour faire cesser l’émission de reçus fiscaux par Civitas et obtenir le remboursement des réductions d’impôts accordées depuis la création de l’association en infraction avec les articles 200 et 238bis du code général des impôts.