L’Ufal porte depuis son origine l’objectif d’une égalité entre toutes les formes de couples (mariés, pacsés, concubins et en union libre) et des enfants, légitimes, naturels, reconnus ou adoptés. Nous saluons donc le vote, à une large majorité, de la loi portant sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe qui est un pas supplémentaire vers notre objectif.
C’est une victoire à la fois concrète et symbolique. Concrète, car elle institue de nouveaux droits à une partie de la population qui en était privée. Symbolique, car cela permet de finaliser le long chemin de séparation entre le mariage civil, mis en place juridiquement par la Révolution française, et le mariage religieux, séparation dont les opposants au projet de loi n’avaient manifestement pas encore intégré la portée. Les députés qui ont voté la loi ont donc permis une avancée de la République.
La loi met également fin à une injustice moins médiatisé que le mariage et l’adoption qui sévissait au sein des institutions familiales. Elle va permettre en effet : d’une part la reconnaissance des couples pacsés comme familles bénéficiant du droit de vote à l’Union nationale des associations familiales (UNAF) -14 ans après la loi créant le Pacs ; d’autre part, l’adhésion des associations homoparentales aux Unions départementales des Associations Familiales. L’Ufal, association familiale qui porte les idéaux républicains et laïques au sein de l’Unaf, salue donc ce progrès dans la représentativité de l’Unaf, dont nous souhaitons qu’elle reflète la diversité des familles et de la société française dans son ensemble, et cesse de se crisper sur un modèle familial traditionnel non laïque en voie de déclin.
Néanmoins, l’Ufal regrette de n’avoir pas été entendue sur l’élargissement du Pacs, les questions de parentalité et d’accès à l’assistance médicale à la procréation, alors que certaines de ses positions semblaient recevoir l’assentiment de la Ministre déléguée chargée de la Famille et sont partagées par beaucoup de parlementaires de la majorité. Nous demandons donc que la future loi sur les Familles, annoncée par le gouvernement, aborde l’ensemble des questions restées en suspens.
Nous serons également attentifs aux décrets d’application de la loi, et espérons que le ministère de la Justice abandonnera l’idée d’un livret de famille réservé aux couples de même sexe et maintiendra un livret de famille unique pour tous.
Pour finir, nous condamnons avec la plus grande fermeté les dérives du mouvement de contestation de cette loi, et son soutien par la hiérarchie catholique. En effet, les méthodes et l’idéologie du collectif de la Manif Pour Tous, Civitas, le Front National et une grande partie de l’UMP ont entretenu des désordres civils et une montée de l’homophobie, qui sont à l’origine de plusieurs agressions contre des citoyens visés en raison de leurs préférences sexuelles. Qu’ils prennent acte de leur défaite et respectent la loi républicaine pour que ce climat déltère cesse !