Nous avions en son temps émis les plus sérieuses réserves sur la journée annuelle de solidarité en lieu et place d’un financement progressif affecté. Créée après la canicule de 2003, cette journée devait financer la prise en charge des personnes âgées. On apprend aujourd’hui qu’elle est détournée de cette affectation, comme hier la vignette, et que l’Etat utilise une partie de cet argent pour diminuer des versements à l’Assurance-maladie qui correspondent notamment à la compensation partielle des exonérations de cotisations sociales que lui-même (l’Etat) développe de plus en plus au détriment de la Sécurité sociale.
L’UFAL s’associe aux démarches de l’association AD-PA (directeurs d’établissements pour personnes âgées) qui estime « que les besoins des personnes âgées fragilisées restent largement non couverts« , que « cette année, le détournement direct sera de plus de 200 millions d’euros. Pire que cela, l’État organise les détournements à venir à hauteur de 307 millions d’euros« .
L’UFAL, association de défense des assurés sociaux au titre de la loi du 4 mars 2002, ne peut accepter le fait que les besoins sociaux en général et ceux des personnes âgées en particulier, ne soient pas un critère de gestion du système de santé et de protection sociale.
D’autant qu’il suffit de reprendre un partage des richesses comme celui que nous avons connu il y a une trentaine d’années pour avoir les financements nécessaires. Précisons par exemple que la part des profits non réinvestis dans l’appareil productif est en croissance exponentielle : selon l’INSEE, «les dividendes nets représentent 16% de l’excédent brut d’exploitation des sociétés non financières en 2007, contre seulement 7% en 1993». Il va sans dire que cette déformation de la valeur ajoutée de plus en plus défavorable aux revenus du travail et aux cotisations sociales entraîne le gouvernement à des pratiques douteuses de ce type.
L’UFAL rappelle que le degré de civilisation d’une société se mesure notamment par la façon dont elle traite l’ensemble de ses personnes âgées, y compris donc celles des couches populaires.