En utilisant la procédure accélérée pour expédier la loi de privatisation postale, le gouvernement est resté dans la ligne de déni de la démocratie qu’il a constamment adoptée pour une question qui regarde la collectivité dans toutes ses dimensions. En revenant sur les étapes du projet de privatisation de La Poste, le Comité national constate réaffirme son opposition à la privatisation de La Poste et réitère son exigence de la tenue d’un référendum sur l’avenir du service public postal.
Aujourd’hui et comme nous le redoutions, la loi postale ne répond pas à l’intérêt général et met en péril les équilibres indispensables au fonctionnement du service public postal, qui plus est au moment où La Poste traverse une période difficile comme le reste de l’économie française.
Ainsi par exemple, la loi de privatisation ne garantit pas le financement intégral et pérenne des missions de service public, ni la péréquation tarifaire. Enfin, la présence postale est plus que jamais menacée par les « transformations » de bureaux de poste en points de contacts.
Tout ceci se fera au détriment des populations rurales comme urbaines.
Les personnels continueront aussi à payer le prix fort en terme de conditions de travail et de suppressions d’emplois.
Enfin tous les arguments du gouvernement et des rapporteurs parlementaires sur le caractère « imprivatisable » de La Poste ne tiennent pas devant le flou qui règne sur l’entrée de la Caisse des Dépôts au capital de la société anonyme La Poste. La précipitation qui a régné sur les travaux de privatisation est telle que la capitalisation de La Poste est reportée au 1er mars 2010, les travaux de valorisation de l’entreprise publique n’étant pas finis et son plan d’affaires pour les années à venir restant à préciser.
Le Comité national rappelle que pour la première fois un projet gouvernemental a rencontré une opposition populaire exceptionnelle lors de la votation citoyenne d’octobre 2009. Il reste légitimement mobilisé avec toutes ses composantes associatives, politiques et syndicales dans la lutte contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal.