Un processus de fusion des universités de Nancy (Nancy I, Nancy II, INPL) et de Metz (Université Paul Verlaine) est en cours et devrait aboutir à la constitution de l’université de Lorraine.
Les fédérations de la Libre Pensée de Meurthe-et-Moselle et Moselle sont inquiètes des conséquences de cette fusion eu égard au caractère laïque de cette nouvelle université. En effet, l’Université Paul Verlaine de Metz, établie en zone concordataire, possède un département de théologie, appelé Centre Autonome de Pédagogie Religieuse, faisant partie de l’UFR « Sciences humaines et arts » et relève à la fois du diocèse et de l’Université de Metz.
Or ce département propose le cycle complet de théologie dans le cadre du LMD. Il s’adresse aux personnes qui se destinent à l’enseignement religieux et aux futurs prêtres de Lorraine, ainsi qu’à toute personne qui désire une formation en théologie chrétienne. Sur le site Web de l’Église Catholique, on peut lire que « la plupart des cours ont lieu à l’Université de Metz, dans le cadre du Centre Autonome d’Enseignement de la Pédagogie Religieuse qui est en quelque sorte la section ‘‘théologie’’ de l’UFR Lettres et Sciences Humaines ».
Ainsi, L’Université de Lorraine devrait avoir la charge de la formation des personnels clercs et séculiers de l’Église Catholique. Un tel département a-t-il sa place dans le cadre d’une Université Laïque ne subissant pas les contraintes du Concordat napoléonien ? Pour la Libre Pensée, la réponse est claire : NON !
Or dans le document préparatoire à la fusion on apprend qu’il y aurait « Fusion totale de toutes les UFR concernées pour ne faire qu’une grande UFR qui pourrait par exemple s’appeler ‘la faculté des humanités’ ». Nulle part dans ce document n’apparaît nommé ès qualité le département de théologie. S’agirait-il de masquer cette intégration de ce département religieux au mépris de la laïcité ?
On apprend aussi que « Les directeurs de département seraient invités de droit à participer aux conseils d’UFR de façon à pouvoir y faire entendre la voix de leur département et être informés au mieux ». Ainsi, les autorités religieuses, via la direction du département de théologie pourrait donner leur avis sur le budget commun à toute l’UFR Sciences Humaines et Art comme sur les demandes de postes, ainsi que cela est stipulé dans ce document. Et donc dans une telle université, les représentants d’une Église pourraient intervenir sur les axes de recherche, et l’enseignement des autres disciplines qui ne relèvent pas de la religion catholique.
Si cette fusion intégrait le département de théologie de l’Université Paul Verlaine de Metz, l’Université de Lorraine ne serait pas laïque. Elle exprimerait l’extension du Concordat en matière scolaire en-dehors de la zone concordataire. Cela constituerait une initiative de très grande gravité et préjudiciable pour toutes les universités françaises et donc la laïcité de l’Enseignement Supérieur.
C’est pourquoi, les Fédérations de la Libre Pensée de Meurthe-et-Moselle et Moselle demandent avec fermeté que la loi de 1905 établissant la laïcité de l’État et des services publics ainsi que les articles correspondant du Code de l’éducation soient rappelés et mis en œuvre dans les textes fondateurs et les statuts de la future Université de Lorraine. Ils condamnent un tel processus anti-laïque, que certains voudraient masquer et qui reviendrait à mettre en œuvre les accords que le Ministre Kouchner a signé avec le Vatican sur lesquels la Libre Pensée a déposé un recours au Conseil d’État. Il ouvrirait une brèche béante pour les autres religions au nom du principe d’équité auquel leurs membres ne manqueraient pas de se référer !
Les Fédérations de la Libre Pensée de Meurthe-et-Moselle et Moselle demandent que si l’Université de Lorraine est créée, il faudrait que ce département de Théologie abandonne tout caractère religieux, et devienne enfin un secteur véritablement laïcisé de l’Université Publique. En fait, ce département ayant été utilisé depuis tant d’années à de fins prosélytes, ce ne serait que justice.
La formation des clercs et laïcs (non clercs) travaillant pour l’Église Catholique doivent être formés par l’Église Catholique sur ses fonds propres. Aucun crédit public ne doit être attribué à un département à finalité religieuse.
Les Fédérations de la Libre Pensée de Meurthe-et-Moselle et Moselle appellent tous les laïques, les organisations laïques, à agir pour préserver le caractère laïque de l’Université de Lorraine. Elles proposent de rencontrer le plus rapidement possible Monsieur le Recteur de l’Académie de Nancy-Metz pour lui porter cette exigence de respect du caractère laïque de l’Université de Lorraine.
Université de Lorraine : Pour le respect plein et entier de la loi de 1905 !
Contacts :
LP-54 : jb.dubessy@g2r.uhp-nancy.fr
LP-57 : lp57@wanadoo.fr