Les élections du champ politique permettent d’élire ceux qui vont diriger les collectivités à divers niveaux. Mais ils servent aussi aux militants sociaux que nous sommes à connaître l’état de l’opinion à un moment donné.
Il ressort ainsi des élections régionales qu’une partie importante de l’électorat, notamment des couches populaires, ne fait plus confiance aux politiques et donc s’abstient (69 % chez les ouvriers et 64 % chez les employés au 2e tour !) ou vote nul et blanc en nombre significatif.
Et encore, pour l’essentiel :
- Les citoyens ont massivement dit non à la politique néolibérale et bonapartiste de Nicolas Sarkozy.
- Pour ce faire, ils ont utilisé principalement le vote PS et celui d’Europe Écologie, permettant la victoire de la grande majorité des élus de gauche.
- Une partie du vote populaire est retournée au vote FN, ce qui est très préoccupant ;
- Champion de l’extrême centre, le Modem s’est autodétruit.
- L’autre gauche se maintient en reculant légèrement, mais avec un effondrement du NPA.
Ce vote est donc un vote anti-Sarkozy et ne construit en rien l’avenir dans la mesure où les deux partis gagnants (PS et Europe Écologie) n’ont pas rompu avec les politiques néolibérales et que les mêmes causes produiront les mêmes effets. Nous restons donc dans le cycle électoral ouvert dans les années 80 : refus de la droite néolibérale en votant massivement pour la gauche social-libérale, puis retour de la droite néolibérale car la gauche social-libérale a déçu.
Pour sortir de cet engrenage, il faut que les demandes du peuple aient atteint un degré de cohérence suffisant pour obliger les partis politiques à y répondre. Des demandes qui se traduiront dans les urnes ou dans la rue mais qui se fonderont sur une analyse globale des situations. Comment éclairer les expériences individuelles et les fédérer ? Par ce que nous appelons l’éducation populaire tournée vers l’action.
Cette tâche n’est pas dans le registre des partis politiques, tout occupés dès aujourd’hui à préparer les prochaines élections cantonales (2011), présidentielles et législatives (2012), si ce n’est les municipales (2014).
L’éducation populaire ne vise pas à détourner les citoyens de la politique mais à les y ramener mieux armés. C’est pourquoi elle n’est possible qu’en dehors du champ politique sticto sensu. C’est dans ce cadre, dégagée des contingences électorales, que l’éducation populaire tournée vers l’action peut se construire dans la durée.
Le rapport d’orientation qui sera probablement adopté lors de l’AG nationale des 27 et 28 mars prochains à Paris confortera l’UFAL en tant qu’acteur incontournable de cette éducation populaire dont elle a toujours fait sa marque distinctive : en tant que mouvement associatif travaillant dans le mouvement social, notamment avec les syndicats et les mutuelles résistantes, privilégiant la stratégie à front large et la globalisation des combats.
Tout en continuant à répondre aux sollicitations du mouvement social pour lui fournir des orateurs pour des réunions publiques et stages de formation liés à ses secteurs d’intervention (laïcité et féminisme, protection sociale, école, services publics, logement, écologie et développement durable, économie, Europe, éducation populaire), l’UFAL propose depuis cette année des cycles d’université populaire avec actuellement un cycle sur la République au lycée Dorian à Paris et probablement dès la prochaine année scolaire dans plusieurs lieux (Paris, Seine-Saint-Denis et plusieurs villes de province).
Que ceux qui veulent participer à cette grande aventure nous contactent sur ufalsiege@ufal.org !