Plus de 200 pages avec plus de 12 contributeurs ! Pour réinstituer la république démocratique, laïque et sociale. Une revue de l’UFAL éditée par Les éditions Matériologiques.
Cause républicaine n°3 : 20 euros (franco de port) . Par chèque à envoyer à UFAL : 27 rue de la réunion 75020 Paris . Par CB sur notre boutique sécurisée |
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Sommaire de Cause Républicaine 3 (2-2002)
La valorisation du travail est le fil directeur de ce nouveau numéro de Cause républicaine. C’est pourquoi nos trois rubriques : la reconquête des mots, notre dossier thématique et la Petite bibliothèque du républicain, trouvent ici une présentation unique, car toutes les contributions font œuvre commune au service de l’instauration d’une république sociale, solidaire et fraternelle, horizon militant de l’UFAL. Tout se tient.
Tout d’abord, nous tenons à exprimer notre gratitude à l’égard de tous les contributeurs et artisans de ce numéro. Dans cette gratitude, nous associons nos amis des Éditions Matériologiques, ainsi que Sandrine Delgado et Agnès Rousseau, nos relectrices attentives. Ce travail éditorial est la condition matérielle indispensable de notre revue ; ne sommes-nous pas trop souvent oublieux de la richesse du mot épreuves ?
Les diverses parties de ce numéro s’organisent autour du travail défini comme processus d’émancipation et pas seulement comme socialisation ou nécessité économique. C’est pourquoi nous insistons sur bon nombre de stéréotypes, de slogans ou encore de malentendus qui règnent trop souvent sur ce mot de travail, au risque de nous en faire perdre le sens. Nous ne tombons pas dans le piège que nous tend la bourgeoisie trop souvent méprisante et inculte qui, depuis longtemps, a fait croire qu’elle valorise le travail manuel alors qu’en fait elle s’évertue à dévaloriser le travail intellectuel.
Faire dialoguer travailleurs manuels et travailleurs intellectuels, tel est le cœur de la philosophie républicaine et progressive, un thème particulièrement cher à Marx et à Gramsci.
De nouveau, l’indispensable reconquête des mots
Dans un premier temps, Mireille Quivy médite sur ce que l’on fait dire aujourd’hui à l’expression intérêt supérieur de l’enfant. Cette contribution trouve son prolongement dans le texte de Rémy Sueur, évoquant le combat incessant des républicains contre l’exploitation économique des enfants.
Pierre Hayat et Eddy Khaldi, ensuite, reprennent des thèmes qui leur sont chers : l’école laïque, l’instruction, l’éducation. Leurs analyses sont les bienvenues dans une actualité où les « autorités », sous couvert d’innovation, détissent l’école républicaine avec des réformes désastreuses comme les « projets pédagogiques locaux », la réforme des lycées professionnels ou encore la réforme du Baccalauréat. Les effets désastreux des réformes actuelles sont cachés par le climat de précipitation et d’improvisation qui constitue l’idéologie actuelle et artificielle de l’urgence. Cette idéologie va toujours dans le même sens : la destruction des institutions républicaines et des services publics. La nécessité de la reconquête des mots est évidente tant la diachronie de nos servitudes passées se retrouve dans la synchronie des mots et des préjugés.
Notre dossier sur le travail
La deuxième partie de ce numéro est consacrée au travail. Tout d’abord, dans un entretien, Joël Jung, philosophe et spécialiste du thème, rappelle, à partir de définitions claires et de références précises, la complexité de cette problématique. Il s’appuie sur un effort critique et anthologique qui se prolonge dans notre troisième partie.
Christian Gaudray, ensuite, valorise le travail associatif militant au sein de l’UFAL, qu’il préside. Chemin faisant, il cite Tocqueville, qui fait des associations la médiation indispensable entre les citoyens et l’État. Merci à lui !
Praxis émancipatrice reliant les sujets, les besoins et les œuvres (mot que nous préférons à produits), le travail est examiné par la suite à partir des expressions toutes faites et des slogans aujourd’hui dominants ; le lecteur est invité à les questionner, à les critiquer, voire à les dépasser. Ne pas subir mais choisir pour s’émanciper, tel est bien le fil rouge de ce dossier.
Le travail est ensuite examiné dans sa dimension historique avec Rémy Sueur, qui rend compte du combat des républicains contre le travail des enfants, comme le confirme l’extrait final de Victor Hugo. Les républicains luttent pour interdire le travail des enfants, afin qu’ils suivent le chemin de l’école publique, évoqué par les trois premières contributions de ce numéro. Cincinnatus, ensuite, s’empare de l’expression galvaudée « Le travail, c’est la santé » avec une verve tout à la fois voltairienne et flaubertienne ; il en analyse avec pertinence toutes les manipulations possibles.
La contribution d’Olivier Nobile sur le revenu universel, revient sur la dévalorisation actuelle du travail que risque de provoquer ce projet ; car si « Tout travail mérite salaire », n’est-ce pas parce que tout salaire implique un travail effectif reconnu socialement et que le statut de travailleur est la condition de la dignité des hommes et des femmes ?
Avec Christian Picquet, nous sommes conviés à questionner la prétendue sortie du travail que certains évoquent comme alternative à l’exploitation des travailleurs ; Il insiste sur la nécessité de lutter pour de meilleures conditions de travail, pour un salaire décent et pour le respect des travailleurs afin de redonner sens au travail, en marche vers une république sociale, solidaire et fraternelle.
La contribution suivante prend le contre-pied du classique « Comment vas-tu ? Comme un lundi ». On peut en effet dès le lundi matin prendre ou reprendre goût au travail comme processus qui crée de la valeur mais aussi de la solidarité collective et de l’estime de soi, comme le suggère le mot entreprise, quand elle n’est pas un lieu d’exploitation capitalistique.
La Petite bibliothèque du républicain
La dernière partie de ce numéro rassemble des extraits qui prolongent les contributions de notre dossier. Ainsi, dans la suite de sa réflexion, Joël Jung cite trois extraits qui viennent compléter sa remarquable anthologie parue chez Garnier-Flammarion. Le lecteur sera sensible à la qualité du dialogue entre notre ami Pierre Outteryck et des extraits de Jaurès. Suivent des textes de Pierre Leroux, Marx et Victor Hugo.
On le voit, ce numéro est riche et justifie l’unité de notre démarche d’ensemble : nous émanciper par la reconquête des mots, par l’analyse multidisciplinaire d’une problématique, nous instruire et nous cultiver au contact des classiques de la république. Tout cela nous aide à promouvoir une république laïque, solidaire, sociale et fraternelle pour laquelle nous travaillons.
Charles Coutel et Nicolas Pomiès
« La République doit être laïque et sociale, mais elle restera laïque, parce qu’elle aura su être sociale. »
Charles Coutel