Les Lumières s’étaient donné pour but d’éclairer le monde de connaissances et de permettre à chacun de faire usage de la raison pour éradiquer le fanatisme et son cortège de barbaries et de cruautés. Voltaire le résumait en signant ses lettres avec la formule « Écrasons l’infâme ».
L’infâme vient à nouveau de frapper. Il nous inflige à nouveau les mêmes scènes d’horreur, de désolation et de souffrances. Il nous convoque aux mêmes discours, aux mêmes témoignages de solidarité, aux mêmes gestes d’indignation, aux mêmes minutes de silence. Chacun, sur les réseaux sociaux, change sa photo de profil et partage les dessins qui ont fleuri en quelques dizaines de minutes après les attentats.
Ces infamies n’ont qu’un but : répandre la peur, susciter la haine et provoquer des divisions.
Leur répétition, et par conséquent la répétition des réactions qu’elles entraînent, fait émerger un nouveau péril : l’habituation. Je ne parle pas de tolérer, car jamais personne ne pourra tolérer ces atrocités, mais de rentrer dans un processus où nos réactions relèveraient du réflexe et leur intensité diminuerait progressivement. Il n’est pas question ici bien entendu des victimes et de leurs proches, des témoins et des services de sécurité et de secours. Mais ce sentiment a déjà été ressenti par une partie de la population. Les conséquences seraient terribles s’il gagnait nos gouvernants.
Il ne faut pas s’habituer à l’infâme et nous devons réagir avec la même force à toutes ces infamies.
À sa lâcheté et à sa barbarie, nous devons répondre avec colère et détermination en nous rassemblant. Car il ne faut jamais oublier que derrière, c’est un projet politico-religieux qui est à la manœuvre et qui vise à combattre les principes que nous avons librement choisis pour nous unir, à savoir l’égalité, la liberté et l’universalité, fondement de la fraternité.
Ce n’est pas le pitoyable spectacle offert par le projet de constitutionnalisation de la déchéance de nationalité qui rassemblera, mais – et nous le redirons sans relâche tant que ce ne sera pas effectif – , l’affirmation des principes républicains dans les paroles et dans les actes, ainsi que l’affirmation de la laïcité comme condition de l’égalité et de la liberté, en cessant de mettre du religieux là où le politique doit au contraire se soustraire aux dogmes pour garantir l’intérêt général, les droits humains et la paix.
Ne ne habituons pas.
Écrasons l’infâme.
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2 commentaires
Nous sommes tous habitués à exister sans nous poser la question de la contrainte d’existence et de toutes les obligations qui s’ensuivent alors qu’on nous déclare libre et possédant un (pseudo-)libre arbitre après nous avoir imposé d’exister, nécessairement pour servir ceux qui existent déjà. Comment voulez-vous qu’on se pose les bonnes questions si on ne pose jamais cette question fondamentale de la contrainte d’existence et de tous les risques que l’on fait encourir à ceux que l’on contraint d’exister (ce qui est pourtant interdit par la loi)?
Suppose qu’avant de concevoir ton chérubin l’idée de ce séraphin se manifeste à toi par quelques questions :
Est-ce que tu me garantis une belle vie ?
Est-ce que tu me garantis une intelligence brillante ?
Est-ce que tu me garantis un corps parfaitement sain et fort ?
Est-ce que tu me garantis que je n’aurais aucun ennemi ?
Est-ce que tu me garantis que je n’aurais pas à acheter mon corps ?
Est-ce que tu me garantis une planète saine ?
Etc.
Est-ce que tu me garantis que toutes ces garanties seront conformes tout au long de ma très longue vie ?
Que répondez-vous, Madame, Monsieur ? Que réponds-tu Société ?
La seule réponse possible est : nee, jo, nein, naï, no, laa, votch, xeyir, nee, non…, à chacune des questions.
Maintenant que tu as créé ma souffrance comment la défais-tu? Murmure l’innocent angelot.
Imposer à une personne d’exister dans ce monde pour ensuite lui infliger un handicap (postnatal) alors qu’il a peut-être (et ça n’est pas sûr) échappé au handicap de naissance (prénatal), n’est-ce-pas immonde? Peut-être pensez-vous qu’il s’agit du cadeau aléatoire de la vie que vous faites à une non existence de devoir exister pour votre service….!!!! Car on ne fabrique une existence que pour son service, le service de ceux qui existent déjà, et certainement pas pour un non-être qu’on sortirait des limbes et qui n’a rien demandé, je le sais puisqu’on m’a fait le coup de me contraindre d’exister pour les services parental et social.
L’écrasante majorité de ces philosophes des Lumières étaient des salonards financés et protégés, Jean-Marie Arouet dit Voltaire en tête, par des aristocrates soi-disant éclairés qui opprimaient et réprimaient leurs peuples. Ecrasons les tartufes et vive la révolution sociale par et pour le peuple!