Si l’affolement des marchés financiers n’existait pas, il faudrait l’inventer. Pour « rassurer les marchés », et faire plier les peuples devant l’appétit des manipulateurs de la finance, voici venu le temps de la « règle d’or » de l’équilibre budgétaire.
L’entretien médiatique entre Merkel et Sarkozy nous en donne la preuve : le « couple européen » au service du grand capital veut nous faire les poches jusqu’au dernier centime et nous demande de leur faire crédit les yeux fermés.
Qu’ont-ils annoncé ?
- harmoniser les économies européennes ? Nous qui croyions que le traité constitutionnel servait à cela, ne nous l’ont-ils pas assez dit !
- mise à l’étude d’une « taxe sur les transactions financières » : pur affichage sans engagement concret, échéance, ni précision, le tout ayant peu de chance d’aboutir dans les caisses de l’état.
- imposer « la règle d’or » pour interdire les déficits : cela ressemble à une manœuvre électorale concernant uniquement les élections présidentielles françaises. Constitutionnaliser « la règle d’or » pour interdire les déficits : c’est sacraliser la domination des marchés, autrement dit le culte du Veau d’or.
- convergence fiscale entre l’Allemagne et la France : en continuant à alléger les impôts des plus riches et les cotisations sociales des grosses entreprises ?
Quant à la moindre solidarité monétaire pour défendre les pays attaqués, l’Allemagne s’y est opposée, et Sarkozy a suivi. Chacun pour soi, et que les plus riches gagnent !
Qu’on ne s’y trompe pas : « l’équilibre des finances publiques » n’est invoqué que pour restreindre les prestations sociales et supprimer les services publics, afin d’orienter la richesse créée par le travail vers la sphère financière et les marchés privés aux dépens de la satisfaction des besoins. Désormais, hors des marchés, point de salut : aucun autre financement de la dette publique n’est plus permis !
De cela les familles vont souffrir plus rapidement que prévu.
Les attaques contre la sécurité sociale, les retraites, la santé ou l’école publique, se multiplient depuis 2002, mais le capital financier et ses « agences de notation » exigent d’aller beaucoup plus vite pour repousser le moment de leur faillite.
Les mesures à prendre risquent de renvoyer à la galerie des souvenirs notre nouveau régime de retraite à 67 ans – une douceur à côté de la mer de larmes qui nous attend.
Quand la spéculation anonyme exige « toujours plus » de rendement, les gouvernants se plient à ses desiderata, ils écourtent leurs vacances pour les satisfaire, piochant dans des poches étatiques auparavant déclarées vides. Mais quand il s’agit de consolider un système de retraite ou de santé, ils restent sourds à des millions de personnes dans les rues et s’attaquent au principe de solidarité lui-même. Deux poids deux mesures… : pour nos gouvernants, certaines dettes sont plus acceptables que d’autres.
L’Europe se construit contre les peuples. Depuis la campagne de 2005 sur le TCE les Français en ont pris conscience : ils attendent des programmes politiques au service des peuples.
Face aux mauvais coups qui se préparent, les citoyens et leurs familles peuvent compter sur l’UFAL pour défendre avec elles un avenir vivable. Elles doivent aussi compter sur elles-mêmes en venant renforcer l’UFAL : rejoignez-nous !