Choisir le sens de son existence
Un journaliste (La Vie) chrétien engagé, Jean-Pierre Denis, s’est récemment interrogé sous le titre « Contre-culture chrétienne » sur le fait de savoir si le christianisme était seul à proposer du sens à une société déboussolée (dans Sud-Ouest, 19/09/2010).
Et si l’on comprenait enfin que d’une part, les religions sont loin d’être les seules à proposer du sens à une société en pleines turbulences, et que d’autre part, consommer du sens chrétien ou autre est d’autant plus dangereux que l’on n’aura pas éduqué chaque citoyen afin qu’il développe sa réflexion, tant par la connaissance comparée que par l’exercice de son jugement. Oublier cela, c’est prendre le risque de développer des diversités, des communautés, indifférentes ou condescendantes les unes envers les autres, ou pire, des communautarismes vindicatifs ou haineux envers les leurs qui ne s’y soumettraient pas ou envers les autres.
La priorité est le Bien Vivre Ensemble dans la liberté et l’égalité en dignité et en droits. Ceci n’est possible que si les lois de notre démocratie restent supérieures à celles des diversités, communautés et a fortiori des communautarismes.
C’est la laïcité inscrite dans notre Constitution et spécifique de notre République qui le permet, puisqu’elle qu’elle garantit les mêmes droits et exige les mêmes devoirs pour tous (cf. la fameuse loi de 1905). Bien sûr, en pratique, ces droits et ces devoirs sont parfois oubliés, bafoués, particulièrement dans les périodes de turbulences qui en sont les conséquences; ceci pour des raisons occultes financières, marchandes, politiciennes ou prosélytes.
Preuve en est la tenue de réunions régulières, discrètes mais officielles, entre ministres français et envoyés du Vatican, alors que chaque fidèle est invité « à avoir le courage d’affirmer un message… universel, en dehors de tout projet de reconquête politique » (visible bien sûr !). Preuve en est encore: l’octroi de subventions publiques (nos impôts!) aux établissements scolaires confessionnels sous contrat (à 90 % catholiques) ou même scolaires hors contrats (donc privé, donc à but lucratif!), sous prétexte d’une « utilité publique » dont l’attribution est aussi largement dévoyée que celle de la légion d’honneur!!
Ce n’est donc pas seulement »en se réappropriant un héritage spirituel » -qui, soit dit en passant, s’est servi pendant 1 500 ans d’un pouvoir sans partage pour éliminer les autres spiritualités et ne les a finalement admises qu’après d’âpres combats- « que l’Occident peut redevenir lui-même sans s’auto-dissoudre » (J.P. Denis).
C’est en connaissant son héritage, en le jugeant, en s’en inspirant peut-être, mais en analysant aussi son présent, que l’Occident pourra construire une voie nouvelle, plus humaine, plus juste, plus progressiste.
C’est dans une démarche ouverte de recherche et de réflexion que chacun devra trouver un sens à son existence, tout en restant citoyen de son pays et citoyen du monde.
Evelyne Bigou, UFAL 64, Billère
Bravo à vous !
J’ai dernièrement eu l’occasion de lire votre dernier bulletin de l’UFAL Flash sur l’ordinateur d’une de mes amies, numéro consacré à l’école.
Je tenais vraiment à vous remercier de compter parmi les rares qui parlent encore du massacre de notre école publique, décidée à mon avis à un très haut niveau de l’Etat.
Elise Valermann