L’UFAL assure les parents de Nahel, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier, de sa compassion et de sa solidarité. Il n’est pas acceptable que les familles qui ont un jeune adulte ou un adolescent craignent désormais sa rencontre avec la police.
Les émeutes qui s’en sont suivies sont les symptômes du divorce de la population jeune avec la police, les institutions et les élus.
Au-delà, elles interviennent sur le fond des promesses non tenues d’une République sociale envers les citoyens, particulièrement les salariés pauvres ou moyens, et les habitants relégués des quartiers populaires. Des années de démantèlement des services publics ont accru l’exclusion sociale et territoriale d’une part croissante de la population.
En même temps, la surdité absolue de l’exécutif à toute revendication conduit à la répression systématique de tout mouvement populaire, comme on l’a vu depuis les gilets jaunes jusqu’à la réforme des retraites. L’abandon de la démocratie pour l’autoritarisme réduit la police à la répression brutale, au service d’un « ordre public » qui n’a plus de républicain que le nom.
L’UFAL soutient les policiers républicains qui se sont exprimés, et dénonce les syndicats factieux dans la police, comme les tentatives d’instrumentalisation de l’extrême-droite. La mission des forces de l’ordre, dans une République démocratique et sociale, est de protéger les biens publics et les citoyens, pas d’imposer par la matraque ou le LBD des décisions rejetées par le peuple, dont les représentants sont muselés à coup de 49-3 par le pouvoir le plus mal élu de la cinquième République.
Il est primordial que la Justice fasse toute la lumière sur le drame de ce mardi 27 juin, pour ne plus jamais permettre que soit considéré comme « normal » que l’irresponsabilité au volant et les éventuels délits connexes soient punis d’un tir létal de la police.
L’UFAL se félicite de ce que les violences urbaines aient cessé, tant elles meurtrissent en premier lieu les familles les plus durement touchées par la pauvreté, par la hausse des prix et par la précarité.
L’UFAL dénonce avec vigueur l’attitude des responsables politiques qui se livrent à une surenchère de propositions pénalisantes aussi injustes qu’inutiles à l’encontre des familles dont un enfant aurait commis des délits : ainsi, supprimer les allocations familiales achèverait de déstabiliser des familles qui subissent déjà des difficultés de tous ordres — y compris éducatives.
C’est au contraire par le retour à une République démocratique et sociale qu’on assurera l’ordre public : école de qualité, accès à la santé, services publics rétablis, énergie et transports publics accessibles matériellement et financièrement… Comme nous mettait en garde Jean Jaurès : « La République sera sociale, ou ne sera pas ».
À l’heure des contraintes énergétiques et climatiques, c’est une société solidaire et unie qu’il faut d’ores et déjà construire, et non une société disloquée par la poursuite de politiques néolibérales qui ne font qu’accentuer le racisme, les replis communautaires et les divisions générationnelles, par l’abandon du social et des principes de la République.