L’Union des Familles Laïques constate une explosion des situations de surendettements que nos UFAL départementales doivent traiter, la plupart du temps en situation d’urgence absolue, tant les détresses sont fortes, tandis que la Fédération Bancaire Française publie un communiqué annonçant un taux record de 58% de l’endettement des moins de 30 ans, taux jamais atteint depuis 15 ans.
Depuis 1989, date de publication de la première loi traitant du surendettement, le profil type du surendetté a profondément évolué.
Ainsi, à l’époque, la majorité des situations de surendettement concernait les emprunteurs qui connaissaient brutalement des « accidents de la vie » comme le divorce, le décès d’un proche… Aujourd’hui, le profil type est surtout représenté par une personne entre 35 et 55 ans, connaissant les situations de chômage, de précarité, de très bas salaire et qui, en plus doit affronter les « accidents de la vie » tel que le divorce et ses conséquences comme le paiement de la prestation compensatoire.
Les crédits pris à trente ans font les surendettements à 35.
Il faut rajouter à cela le comportement des banques qui n’hésitent pas à facturer des agios et à rejeter des paiements, plongeant les personnes lourdement endettées encore plus dans cette spirale infernale.
Malheureusement la situation est à peu près identique dans les autres pays européens à tel point que le Conseil de l’Europe s’est saisi de cette problématique par le biais de la conférence des O.N.G., le quatrième pilier du conseil de l’Europe et qu’une journée aura lieu sur ce thème le 12 mai prochain pour mettre en commun le partage d’expériences et si possible proposer des solutions pour sortir de cet concernées et leur famille.
Pour sortir de ce piège infernal, l’Union des Familles Laïques exige:
une hausse généralisée des salaires les plus bas;
la pérennisation des emplois en retirant le Contrat Nouvelle
l’embauche (l’enquête de la SOFRES commandée par la Fédération Bancaire Française prouvant la liaison directe entre l’endettement et la précarité du travail.
– Un recours à l’éducation populaire afin que les familles touchées par cette situation de surendettement puissent réapprendre la gestion saine du budget familial, sans culpabilité, à l’image de ce qui existe au QUEBEC, où l’Association Coopérative d’Économie Familiale de Québec a l’obligation d’éduquer toutes les personnes visées par des mesures de redressement personnel, à une saine gestion du budget familial, ce recours devant être accompagné de moyens humains et financiers en conséquence au regard de la gravité de cette situation;
– Un recours à la solidarité entre les familles, dans un état d’esprit d’éducation populaire afin de promouvoir l’échange de services et savoirs, ne faisant pas appel nécessairement à l’économie de marché et cela dans le but de permettre le retour de la dignité des familles touchées par les situations de surendettement. Ce recours ne doit surtout pas être sanctionné par l’administration fiscal comme un recours au travail au noir ce qui implique que la législation puisse être adaptée pour ne pas condamner d’avantage les personnes déjà pénalisées par le surendettement en particulier les personnes bénéficiaires des minimas sociaux.
Enfin, l’Union des Familles Laïques exige que la loi concernant la prestation compensatoire soit revue afin de prendre en compte, non seulement la situation patrimoniale des époux au moment du divorce, mais en plus la situation personnelle de chaque époux de façon à obtenir des décisions jugées « en équité », que ces prestations compensatoires soient révisables dès que la situation des époux change dans le temps de manière à éviter les situations de surendettement. Il va de soi que le juge doit contrôler que le débiteur de la prestation compensatoire ne commette pas de faillite frauduleuse pour échapper à ses obligations.
Thierry KOPERNIK