De la même manière que la finance devait être l’ennemie, l’éducation devait être une priorité de l’actuelle majorité et sanctuarisée. Deux ans après, force est de reconnaître qu’il n’en a rien été. Pire, au nom du « pacte de responsabilité » et de la soumission devant la commission européenne, l’Ecole de la République est confrontée à son tour au rabot des politiques d’austérité.
Le nouvellement nommé Ministre Hamon doit d’urgence :
- Respecter les engagements: au-delà des 22000 postes déjà créés, atteindre et dépasser les 60000 annoncés
- Ouvrir la négociation sur la réforme des rythmes et stopper les nouveaux projets de “décentralisation”: contre la privatisation rampante de l’éducation, pour un financement national des activités complémentaires de l’Ecole
- Intervenir massivement contre les inégalités: dotations pour maintenir les classes, relance d’une politique d’éducation prioritaire fondée sur l’aide aux territoires les plus défavorisés
- Engager une véritable refondation de l’Ecole, égalitaire et émancipatrice : donner du temps aux apprentissages et placer la conquête des savoirs au centre de la politique éducative en prolongeant la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans
Car maintenant ça suffit !
Maintenant ça suffit ! Là où Nicolas Sarkozy avait supprimé 84.000 postes, François Hollande s’était engagé à en recréer 60.000. Les voilà pourtant remis en cause alors même que seulement 22.000 l’ont été.
Maintenant ça suffit ! Les dotations à la baisse sont un étranglement pour les établissements et se traduisent par des fermetures de classes pour la rentrée prochaine.
Maintenant ça suffit ! La réforme des ZEP ne peut se faire à moyens constants en déshabillant des établissements ZEP pour en habiller d’autres.
Maintenant ça suffit ! L’Ecole de la République doit rester nationale pour être égalitaire. Il faut rompre avec la territorialisation de l’éducation accentuée par l’acte III de la décentralisation.
Maintenant ça suffit ! La réforme des rythmes scolaires Peillon déstabilise le fonctionnement au quotidien des écoles ; elle conduit à une remise cause des principes d’égalité, de gratuité et de laïcité ; elle ouvre la porte à la marchandisation de l’éducation.
Maintenant ça suffit ! La laïcité ne saurait se réduire à une charte. La loi Carle qui permet le financement des écoles primaires privés par des fonds publics doit être abrogée.
Maintenant ça suffit ! Les statuts des personnels ne peuvent être détricotés pour laisser la place à une vision managériale de l’école.
Maintenant ça suffit ! Les 150.000 précaires de l’éducation nationale ne peuvent servir de variable d’ajustement à une gestion comptable de l’institution.
Maintenant ça suffit ! Le Medef n’a pas à se substituer à l’Etat et investir l’Ecole au motif de développer dès le plus jeune âge l’esprit d’entreprise.
Maintenant ça suffit ! Face à la droite et l’extrême-droite réactionnaires et obscurantistes, l’Ecole de la République doit afficher son ambition humaniste et universaliste. C’est le savoir qui libère.
Nous, enseignant-e-s, parents d’élèves, personnels de l’éducation, appelons le samedi 12 avril à une marche nationale à Paris, marche d’espoir à gauche, contre l’extrême droite, pour l’abandon du « pacte de responsabilité », pour une juste distribution des richesses.