Pour faire des économies, ce gouvernement a décidé de ne pas renouveler la moitié des postes de fonctionnaires partant à la retraite. Soit. Mais il y procède sans distinction des domaines.
Dans celui de l’enseignement public, cela se traduit par moins d’enseignants, moins d’heures de cours, par la suppression de classes, notamment en maternelle où il ne sera plus possible d’inscrire un enfant avant ses 3 ans révolus.
Or, ce que ne sait pas la grande majorité de nos compatriotes, c’est que la France, bien qu’ayant inscrit la laïcité dans sa Constitution, salarie et subventionne quasiment tout l’enseignement privé sous contrat qui est je le rappelle à 95% confessionnel. Comment ? Par le biais du financement de la formation des professeurs qui y travaillent, du versement de leurs salaires et retraites, par l’octroi de subventions publiques identiques pour chaque élève qui y est scolarisé et de subventions spécifiques pour des aménagements pédagogiques et de locaux. En outre, il existe 2 différences importantes avec le public :
- Les établissements confessionnels disposent d’une liberté d’organisation par rapport à l’Etat : ils proposent notamment des inscriptions en maternelle avant 3 ans et y offrent même des services qu’en général le public n’a pas les moyens d’assurer (enseignements des langues étrangères en particulier).
- Ils disposent aussi d’une liberté de gestion puisque les professeurs, bien qu’étant formés et payés par l’Etat, sont recrutés par les chefs d’établissements ; ceux-ci ne sont donc pas affectés par les mesures d’économies. Pour faire face à l’augmentation d’effectifs liée au point précédent, ils recrutent et recruteront un plus grand nombre d’enseignants, qui, en plus, faute de place dans le public, choisiront de travailler dans le privé.
En conséquence, nos impôts serviront de moins en moins à payer les professeurs et services du public, et de plus en plus ceux du privé donc du confessionnel.
Cela revient à dire que l’Etat a choisi de sous-traiter beaucoup plus que par le passé avec le confessionnel, et sans en informer le citoyen. Il s’agit ni plus ni moins qu’un détournement indirect de la destination 1ère de nos impôts : celle du bien public commun à tous. Est-ce cela la démocratie ? Est-ce cela la laïcité ? Bien évidemment, non.
Il est temps de secouer l’inertie de réflexion surtout, d’action ensuite dans laquelle notre société en crise veut nous enfoncer chaque jour davantage. Il n’est jamais trop tard pour modifier et améliorer le cours du destin, ou au moins celui des quinquennats.