Pour un grand service public d’accueil de la petite enfance pour les droits des enfants, pour les droits des femmes
NON AUX CONTRE-RÉFORMES DU GOUVERNEMENT !
Le gouvernement veut, à marche forcée, « réformer » tous les services publics : diminution drastique des effectifs, privatisations, logique marchande contre logique humaine, idéologie répressive et régressive. Toute la population est touchée. En s’opposant à la réforme des lycées, les jeunes refusaient aussi l’avenir noir qui leur est réservé. C’est l’avenir de la jeunesse qui est en cause, les droits des enfants mais aussi ceux des femmes. La vie quotidienne devient une vraie galère pour tous, spécialement pour ceux ayant les revenus modestes, et les femmes sur qui repose encore et toujours la prise en charge de la famille.
Nous nous inscrivons totalement dans les mobilisations en cours contre les réformes du gouvernement, l’Education Nationale étant une de ses cibles préférées. Le 29 janvier doit être un premier moment fort de mobilisations. Ensemble, exigeons une Education Nationale de qualité, pour tous, de… la maternelle à l’université.
DÉFENDONS LA MATERNELLE BEC ET ONGLES !
Oui, de la maternelle…, ce départ fondamental.
Le gouvernement programme la mort de la Maternelle. La tactique du gouvernement est toujours la même : frapper à différents endroits, en même temps, pour disperser l’attention et les ripostes. L’idée que notre Maternelle est toujours une des meilleures est vraie mais pour combien de temps encore ? Attaquée comme elle est, on peut s’attendre au pire.
Les suppressions de postes sont proportionnellement plus nombreuses en Maternelle que dans l’ensemble du 1er degré, et ce depuis plusieurs années.
Les inscriptions des enfants de 2 ans ne sont pas comptabilisées pour l’ouverture de classes supplémentaires même si cela est nécessaire, à charge pour les parents de se débrouiller.
La dissociation des cycles de la Maternelle serait lourde de dangers. Cela consiste à supprimer le cycle 1 (petite et moyenne sections) et faire entrer la grande section dans le cursus de l’école élémentaire. Quel dégât pédagogique ! 6 ans est l’âge obligatoire de scolarisation en France, 5 ans dans les autres pays européens. Introduire la scolarisation à 5 ans pourrait sembler une avancée mais, en fait, déjà 98 % des enfants sont déjà scolarisés. C’est l’arbre qui cache la forêt pour mieux supprimer le cycle 1 !
Le rapport Morano complète le tableau à 3 niveaux :
La création de « jardins d’éveil, de classes passerelles », de bien jolis mots qui orchestrent la confusion, cache un affreux tour de passe-passe. Il existe des réalités différentes dans le pays mais leur mise en place au niveau national n’a qu’un seul objectif : supprimer le cycle 1, la destruction du service public de la Maternelle. Ces structures seraient à la charge des municipalités, avec des personnels moins qualifiés que les enseignants actuels des Maternelles.
L’accent est mis sur les crèches d’entreprises qui dépendent du patronat et assujettissent la garde des enfants à l’emploi, aux conditions de travail (flexibilité, horaires…). Ces entreprises bénéficient de subventions au détriment du public.
La création de « micro-structures de garde », pouvant regrouper 4 assistantes maternelles dans un lieu spécifique, permet le contournement des règlements de fonctionnement, sans contrôle.
La porte est ouverte pour la mise en place de structures confessionnelles. L’enseignement confessionnel se dit déjà prêt à saisir l’occasion. Déjà, des entreprises privées multiplient leurs offres aux collectivités, rien de philanthropique là-dedans, l’objectif étant la recherche de profits.
LA MATERNELLE, UN ACQUIS INESTIMABLE, UN BIJOU PÉDAGOGIQUE
Cette Maternelle est, pour nous, un acquis inestimable, un bijou pédagogique que l’on nous envie de par le monde, une école qui, au fil des ans, a su évoluer et se bonifier, une école gratuite ouverte à tous les enfants, quel que soit le milieu social. Cette gratuité est la reconnaissance d’un droit fondamental qui devrait être la même pour toutes les structures d’accueil de la petite enfance.
Elle est encore perfectible avec une recherche particulière concernant les besoins des enfants, l’évolution des structures, une véritable formation, à part entière, pour tous les enseignants du 1er degré, une évolution des taux d’encadrement, non seulement en ZEP et particulièrement pour les 2 ans
AU NOM DES DROITS DES ENFANTS
Nous revendiquons ce service public au nom des droits des enfants, au nom du droit fondamental à l’Education, à une prise en charge dès le plus jeune âge, pour permettre aux enfants de vivre avec d’autres enfants, d’autres adultes, pour permettre un brassage social. L’apport de l’Ecole Maternelle n’est plus à démontrer pour les enfants issus de milieux populaires.
La Maternelle a su initier une pédagogie active, privilégier le jeu, la manipulation, l’expérience pour emmener les enfants dans le monde de la connaissance. Les enfants en ont besoin.
AU NOM DES DROITS DES FEMMES
Nous revendiquons ce service public au nom des droits des femmes.
En France, les femmes sont entrées et restées dans le monde du travail parce qu’existe ce service public, gratuit, de qualité. La Maternelle a de tout temps bénéficié de la confiance des femmes et des conjoints.
Aujourd’hui, la France se félicite de son fort taux de natalité. Cette réalité implique, par delà les grands discours, des moyens financiers conséquents en terme de service public.
Le gouvernement met en avant la garde individuelle avec le chèque-service. Pas de problème pour ceux qui en ont les moyens. Mais pour les autres femmes, c’est le système D ou le retour à la maison.
Avec la crise financière, économique, l’idéologie réactionnaire renoue avec de vieux thèmes : éloge de l’amour maternel unique, retour des femmes au foyer, salaire maternel, congé parental le plus souvent pris par les femmes. C’est un retour sur l’emploi des femmes. La place des femmes dans la société est, par là même, remise en cause.
FINANCEMENT NATIONAL DE L’ETAT !
L’Etat se désengage, à commencer par les suppressions de postes annoncés. Il diminue les subventions à la CNAF. Il l’oblige à financer tant les structures publiques que privées.
Les collectivités territoriales, dont les budgets sont étranglés, devront payer, sans transferts financiers.
Les familles seront une nouvelle fois ponctionnées soit directement ou soit par les impôts locaux.
A cette logique marchande, opposons une logique répondant aux besoins sociaux, avec des choix financiers conséquents. Les caisses ne sont pas vides, des milliards sont octroyés aux banques et aux entreprises.
POUR UN GRAND SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE !
Nous revendiquons un grand service public national de la petite enfance liant halte-garderies, crèches et Ecole Maternelle, avec des personnels formés et en nombre conséquent.
Nous refusons que le socle de ce grand service public qu’est la Maternelle soit détruit.
Nous exigeons le retrait du rapport Morano.
Nous appelons à la mobilisation de toutes et tous, parents et associations, enseignants et syndicats, élus
et partis politiques pour défendre bec et ongles cette Maternelle.
Pour une Education publique, laïque, gratuite
de la maternelle à l’université ! Il y a urgence !
premiers signataires : CNDF (collectif national pour le Droits des Femmes 21 ter rue Voltaire 75 011 Paris,colcadac@club-internet.fr )…..