Communiqué de la FSU, Les Lilas.
Le parlement vient de voter dans le cadre d’une loi dite » de lutte contre les discriminations » un article qui est de fait porteur de dispositions discriminatoires permettant l’organisation d’enseignements séparant filles et garçons.
Ces dispositions spécifiques constituent une grave remise en cause de la loi Haby1, qui marquait le long chemin vers l’égalité dans la scolarisation des filles et des garçons, et portent atteinte au principe de laïcité.
Cette séparation est un non-sens éducatif. C’est par la co-présence des deux sexes que les jeunes font l’expérience de l’altérité pour apprendre ensemble, se respecter et faire l’expérience de l’égalité. L’école est le lieu où peut être garantie cette éducation afin de faire reculer la violence et le sexisme et d’oeuvrer à la lutte contre les stéréotypes, vecteurs d’inégalités. Comment contribuer à les faire disparaître si filles et garçons vivent séparément leur scolarité et ne pratiquent pas ensemble les mêmes activités ? Le risque existe également de voir se développer des activités spécifiquement masculines ou féminines comme cela était le cas avant l’obligation de mixité.
La FSU considère que cette décision – rétrograde – consacrerait un recul dans la marche vers l’égalité. Elle est irrecevable et remet gravement en cause l’organisation de notre système éducatif. Elle ouvrira une brèche supplémentaire, permettant d’alimenter les écoles privées, parfois à caractère communautariste, qui auront tôt fait de s’emparer de ce texte pour se développer.
La transcription d’un texte européen ne justifiait aucunement une telle décision puisque l’éducation reste de la prérogative des Etats.
La FSU s’indigne que l’Education nationale ne soit pas intervenue sur ce texte et exige le retrait de cet alinéa.
- Note de l’éditeur : La loi Haby était très mauvaise : sa finalité était avant tout comptable et elle a concouru au dégraissage des contenus. Le SNES s’est d’ailleurs opposé à cette loi pendant plus de deux ans. Elle comportait néanmoins un aspect moderne : l’introduction de la mixité à l’école. [↩]