Adresse au futur ministre de l’Éducation Nationale
Ces cours avaient été prévus par la circulaire Fontanet de 1973, puis par la loi Aubry de 2001, cette dernière rendant obligatoire l’instruction à raison de 3 séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées.
Or, malgré les nombreuses circulaires qui ont suivi, la loi de 2001 reste largement inappliquée. On estime que moins de 15 % des élèves en bénéficient, et 25 % des établissements scolaires n’ont jamais mis en place ces cours (source CESE). Et 76 % de parents de mineurs interrogés jugent que l’éducation sexuelle n’est pas suffisante aujourd’hui dans les établissements scolaires (Opinion Way Nov22).
Le nouveau programme ÉVARS proposé par le ministre de l’Éducation fait l’objet de consultations et passera en décembre devant le Conseil supérieur de l’éducation pour validation avant une mise en place à la rentrée 2025 ; il suscite de vives attaques des milieux conservateurs. Et depuis de nombreuses années, l’Éducation nationale et les établissements scolaires sont confrontés au refus de certains de voir instaurer dans le cadre de la scolarité des cours d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité. Une nouvelle fois, de fausses idées circulent, des peurs sont alimentées, des menaces sont proférées.
Pourtant, le programme se décline selon l’âge et la maturité des enfants. En maternelle et en primaire, l’éducation vise à découvrir son corps, la vie affective et émotionnelle ; en élémentaire, c’est le changement du corps, les violences, les stéréotypes, au collège c’est l’apprentissage de la sexualité ; au lycée, ce sont les questions intimes de manière « responsable ». Les élèves apprennent aussi à repérer et à se protéger des violences sexistes et sexuelles, ou à connaître leurs droits pour un usage sécurisé du numérique. Pour les enfants, ça ne pose aucun problème, ce sont de nouvelles connaissances, mais, pour certains parents, ce n’est pas aussi simple, ils y voient une atteinte à leurs certitudes, à leur croyance.
L’APGL, le CNAFAL, la CSF et l’UFAL soutiennent pleinement ce programme visant à préparer les élèves, très progressivement en respectant leur rythme de développement. La connaissance du corps, le repérage des situations de harcèlement, la santé sexuelle et psychologique des enfants, n’est-ce pas aussi le rôle de l’école dans un pays laïque ?
L’APGL, le CNAFAL, la CSF et l’UFAL partagent pleinement les objectifs de ce programme visant notamment à Vivre l’égalité entre les filles et les garçons, Assumer la liberté d’être soi- même, dans tous les temps et lieux de l’école, Découvrir les différentes structures familiales, Apprendre à repérer les situations de harcèlement et les violences sexistes et sexuelles, Repérer et questionner les stéréotypes de genre, les préjugés et les discriminations qui leur sont associés.
L’APGL, le CNAFAL, la CSF et l’UFAL sont attachés à l’école laïque et républicaine et profondément convaincus que l’éducation est un moyen important pour vaincre l’ignorance et au-delà, faire tomber les préjugés, faire cesser les violences.
Mouvements signataires :