Les dysfonctionnements et les cas de fraudes qui ont affecté le déroulement de la présente session ne sauraient servir de prétexte à la suppression du baccalauréat et justifier la mise en place d’un contrôle continu.
Le baccalauréat donne accès à l’Université, dont il constitue le premier grade : il doit rester un examen national. S’il devient un simple certificat délivré localement à la fin des études – comme certains semblent le souhaiter -, le principe d’égalité républicaine risque d’être rompu. La valeur du diplôme dépendra de la réputation de l’établissement dans lequel l’élève est scolarisé. Le baccalauréat ne pourra plus garantir un accès égal aux études supérieures et perdra, de fait, son statut de premier grade universitaire. Le contrôle continu expose, de plus, les professeurs à d’éventuelles pressions exercées localement. Le principe selon lequel un correcteur évalue les copies de candidats anonymes et non celles de ses propres élèves est la garantie d’une correction sereine et équitable.
L’UFAL n’ignore pas que cette exigence a un coût. L’organisation d’un examen national requiert des moyens importants. Mais faut-il, sous prétexte d’économiser l’argent public, sacrifier diplômes et examens nationaux ? Ne risquerait-on pas, alors, de renforcer le système des formations payantes dont les familles assument le coût ?
L’UFAL tient à affirmer son attachement au caractère national des programmes, des épreuves, des examens et des diplômes.
La mise en cause du baccalauréat, premier grade universitaire et comme tel permettant l’entrée à l’université, est le pendant d’une évolution déjà bien avancée en Europe et que les étudiants et leurs familles éprouvent de plus en plus : la réforme des universités, impliquant une hausse exorbitante des frais d’inscription, c’est-à-dire la marchandisation de la connaissance, programmée par la stratégie de Lisbonne contre laquelle milite le collectif Printemps 2010 auquel participe l’UFAL.