L’UFAL se réjouit de la levée de boucliers qui a accueilli la publication du rapport Grosperrin sur la formation initiale et le recrutement des enseignants et qui a abouti à son rejet par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.
Au nom de l’intérêt des familles, elle réaffirme son attachement aux concours nationaux de recrutement, condition indispensable bien que non suffisante pour que puisse être dispensé sur tout le territoire un enseignement d’une qualité égale, indépendant des pressions locales, économiques, patronales ou religieuses, qui ne manqueraient pas de s’exercer si le recrutement dépendait des chefs d’établissements.
Par ailleurs, elle rappelle que cette proposition de suppression des concours n’est que la suite de la « mastérisation des concours », imposée aux universités à la rentrée 2010 : en effet, il était évident que la création de masters d’enseignement ouvrait la voie à un recrutement sur diplôme voué à se substituer aux concours.
Enfin, elle souligne que le rapport Grosperrin relève lui-même le désastre induit par cette « mastérisation », par la destruction de la formation pédagogique que procurait aux lauréats des concours l’année de stage, tout en proposant, avec une remarquable mauvaise foi, d’aller plus loin dans le démantèlement.
Tout cela ne fait que confirmer l’analyse développée par l’Appel du 8 novembre 2008, appel dont l’UFAL a été un des premiers signataires et autour duquel elle a œuvré pour le rassemblement le plus large possible.
L’UFAL ne voit là qu’un nouveau pas dans toutes les contre-réformes mises en place depuis plusieurs décennies en matière d’éducation, visant à faire baisser la qualité et la valeur émancipatrice de l’enseignement public (contre-réformes qui sont elles-mêmes à replacer dans le contexte d’ensemble de détricotage de l’œuvre du Conseil National de la Résistance), au détriment des enfants issus d’origine modeste et pour le plus grand avantage de l’enseignement privé.
Elle appelle donc les familles, mais aussi l’ensemble des forces républicaines progressistes, à faire de ce refus du rapport Grosperrin non seulement un coup d’arrêt, mais un nouveau départ pour la reconstruction d’une école républicaine.