Les lecteurs remarqueront que dans ces programmes politiques, il apparaît très rarement la reconnaissance des constats faits par les familles et les enseignants de base, sur la dégradation de l’école. Eludant ce constat, il y a peu de chance que l’on puisse y remédier. L’UFAL ne peut oublier que le candidat Bayrou a été ministre de l’Education nationale de 1993 à 1997, que s’est dressée contre lui la plus importante manifestation laïque de la fin du XXe siècle, qu’il est l’auteur du Nouveau contrat pour l’école qui a de fait aboli les programmes et horaires nationaux ; cela, c’est sans doute pour l’égalité ?
On trouve même dans ces déclarations des détails cocasses : nos amis les conseillers d’orientation seront ravis d’apprendre qu’une dame qui fut ministre des enseignements scolaires propose de créer un service public d’orientation, alors que celui-ci existe depuis la Libération ! Maltraités, méconnus, vilipendés, certes, les conseillers d’orientation ne sont pas en nombre suffisant, mais ils existent !
Les citoyens aspirent à l’égalité et à la justice, ce n’est guère pris en compte par tous ceux qui proposent une école à plusieurs vitesses, par la suppression de la carte scolaire ou des tromperies ou passe-droit variés.
On pourrait espérer que des programmes politiques avancent des solutions politiques ; or, les moyens institutionnels et économiques des mesures proposées ne sont presque nulle part énoncés, voilà de quoi inspirer de la méfiance aux électeurs.