Le collectif « Pas de bébés à la consigne » a été créé en 2009 pour s’opposer à la politique de la ministre Morano. Depuis, nombre d’études et de préconisations ont été établies, mais la situation ne cesse de se dégrader dans un secteur dit « en tension », les médias font état de maltraitance institutionnelle subie par de jeunes enfants, tandis que les conditions de travail des personnels se dégradent. C’est pourquoi le collectif appelle le 19 novembre à une journée de grève et de mobilisation des professionnels du secteur qui associe les parents et, au-delà, les citoyens et les familles conscients de l’enjeu de société que constitue l’accueil des tout-petits.
Enjeu qui ne constitue guère une priorité pour nos gouvernements actuels, facilement obscurci pour le public par la multiplicité des structures existantes, de leurs modes de gestion et de financement, par les disparités géographiques, mais enjeu d’avenir !
Les comparaisons internationales montrent bien que c’est l’existence de modes de garde de qualité et accessibles qui soutient l’accès au travail des femmes, et plus généralement de mettre au monde le nombre d’enfants souhaité. Et aussi qu’une socialisation précoce et bienveillante est favorable au développement du petit enfant.
Or, globalement, ce n’est que la moitié de ceux qui pourraient en bénéficier qui sont confiés hors de la famille soit à des établissements d’accueil du jeune enfant, soit à des assistants maternels. L’évaluation des besoins de création de places d’accueil se situe entre 200 000 et 400 000. Mais de façon assez comparable à ce qui se passe pour l’accueil des personnes âgées ou pour l’institution scolaire, la détérioration des conditions d’exercice des professions concernées provoque un manque d’attractivité des métiers concernés. Sur le plan qualitatif, la pénurie a incité les pouvoirs publics à ouvrir en 2022 des dérogations aux conditions de diplôme ou d’expérience des professionnels. Pas étonnant alors que les familles soient incitées à se tourner vers le secteur privé lucratif — qui bénéficie de façon discutable de financements publics et de conditions aménagées d’encadrement !
L’idée de créer un service public de la petite enfance s’impose et d’ailleurs, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a émis en 2022 un avis favorable en ce sens. L’UFAL, depuis des années, défend cette solution qui permettrait non seulement d’éviter la relation employeur/employé qui prévaut dans le recours aux assistants maternels, mais aussi de revaloriser les métiers, de développer la dimension éducative de l’accueil dans un climat de neutralité laïque, de favoriser la mixité sociale et l’inclusion du handicap. On trouvera nos propositions dans une analyse récente et détaillée.