L’examen de la proposition de loi « relative à l’autorité parentale et à l’intérêt de l’enfant » vient d’être renvoyé aux calendes grecques après l’obstruction parlementaire menée par quelques députés de l’UMP.
Cette proposition de loi faisait suite à l’abandon du projet de loi famille par un gouvernement pleutre, plus sensible à l’agitation des minorités réactionnaires qu’à la défense de l’intérêt général.
Or l’ensemble des acteurs du champ familial, dont l’UFAL, considèrent qu’il est nécessaire d’adapter le droit à l’évolution des formes et des parcours familiaux, particulièrement en ce qui concerne la coparentalité.
Certes, la proposition de loi méritait des améliorations, mais c’est justement ce à quoi aurait dû servir le travail parlementaire plutôt qu’y faire obstruction.
Même la contribution de l’UNAF, qui n’a pourtant pas manifesté ces derniers temps un progressisme outrancier, est globalement favorable au texte et propose des améliorations souvent pertinentes.
Pour autant, l’UFAL conserve des désaccords avec l’UNAF : nous sommes plus réticents sur la médiation et plus favorables à un véritable statut du tiers. De même nous avons déploré un texte très en retrait par rapport à l’ambitieuse loi famille, lors de notre audition par la rapporteure de la commission des lois de l’Assemblée nationale.
L’UFAL considère la famille comme une construction sociale qui regroupe des personnes en fonction de leurs désirs, de leur histoire et des contraintes de leur environnement économique et social. Elle est donc multiple et changeante et l’état du droit doit accompagner ces changements.
L’UFAL constate que les députés qui ont agi pour que la proposition de loi ne soit pas examinée dans son entier sont les mêmes que ceux qui avaient bataillé contre le mariage pour tous. Ils sont animés d’un esprit revanchard et se font les porte-paroles des groupuscules réactionnaires qui ont fleuri ces 2 dernières années avec le soutien moral et matériel de certains mouvements familiaux à recrutement général membres de l’UNAF qui feraient bien de clarifier leur positionnement : soit défendre un modèle traditionnel que l’on prétend imposer à tous en empêchant toute avancée législative, soit œuvrer pour l’intérêt général dans le collectif qu’est l’UNAF, qui a pour mission légale de représenter l’ensemble des familles.
L’UFAL demande donc une prise de position du Conseil d’administration de l’UNAF contre l’obstruction politicienne de quelques Parlementaires qui empêchent la nécessaire évolution du droit de la famille.