L’immolation, suivie du décès le 13 août dernier, d’un homme dans les locaux de l’annexe de la CAF des Yvelines à Mantes la Jolie ne peut que nous horrifier et relate le mal être d’une tranche de notre population.
Si le personnel de la CAF ne peut être tenu pour responsable de la suppression du RSA pour cet homme (cette décision est du ressort du Conseil Général), cet acte désespéré amène quelques réflexions sur la situation de nombreuses familles et citoyens dépendant des minimas sociaux et de la solidarité nationale.
L’Union des FAmilles Laïques (UFAL) siège dans de nombreuses Caisses d’Allocations Familiales. Lors des permanences sociales des CAF, nous sommes confrontés à l’augmentation générale des demandes sociales de plus en plus insolubles pour les familles. Quelles soient monoparentales et sans revenu, touchées par le chômage partiel ou total, dans l’impossibilité de rembourser des dettes accumulées pour pouvoir vivre dignement, en retard d’allocations, victimes de licenciements abusifs,…les cas sont multiples et deviennent de plus en plus dramatiques.
La crise sociale s’aggrave et des situations horribles comme le cas de Mantes la Jolie peuvent se renouveler. Il est donc urgent d’établir une certaine souplesse dans le système et de mettre en place des solutions pérennes. Si bien sûr la cause principale de ces difficultés est avant tout un chômage de masse, qui ne peut être résolu en un coup de baguette magique, il n’en reste pas moins que des mesures immédiates sont à prendre :
- En particulier dans le domaine du logement, La ministre du logement avait prolongé jusqu’au 1er juillet la mise à disposition des places d’urgences, mais cette mesure n’a pas été allongée et les sans abris sont donc toujours dans la rue. Il faut donc reconsidérer ces mises à disposition ; et en ce qui concerne les expulsions de locataire, l’UFAL demande à ce qu’il n’y ait pas d’expulsion sans proposition de relogement.
- En ce qui concerne le RSA, financé par les Conseils Généraux mais géré par les CAF, l’UFAL rappelle que ces dernières sont en sous effectifs depuis la mise en place du RSA ce qui les oblige à fermer leurs antennes périodiquement, et cela pendant plusieurs semaines pour résorber les dossiers en souffrance au détriment de l’accueil du public en difficulté. Il y a donc urgence à la création de postes permanents dans de nombreuses CAF et particulièrement dans les zones urbaines.
L’UFAL réclame que la politique de la famille soit cohérente et humaine, et qu’elle tienne compte de la vie des individus qui sont la base de la société.
Pour l’UFAL, la politique familiale doit être un sujet d’avenir, de progrès et de bonheur.
Si l’aide d’urgence est absolument nécessaire en ces temps de crise, stopper la dérive libérale est une nécessité impérative pour donner une perspective aux individus et à la société.