Vendredi 26 juin, le Conseil d’administration de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) procédera à l’élection du successeur de François Fondard, président démissionnaire après 9 ans de mandat.
Créée il y a 70 ans à l’initiative du Conseil National de la Résistance par une ordonnance du Gouvernement provisoire de la République, l’UNAF est chargée de promouvoir, de défendre et de représenter les intérêts de toutes les familles vivant sur le territoire.
L’UNAF est un réseau qui regroupe 101 UDAF (unions départementales), 22 URAF (unions régionales), 70 mouvements familiaux et 6.800 associations représentant 670.000 familles adhérentes.
Depuis 1975, le pluralisme est la règle qui garantit la représentativité de l’institution. Il a été cultivé par 3 présidents issus de mouvements à recrutement général non confessionnels.
Cependant, les positions du Conseil d’administration reflètent l’idéologie conservatrice de la majorité de ses membres, et freinent souvent l’avancée vers le progrès social au profit de toutes les formes de familles. L’UFAL, seul mouvement laïque, progressiste et indépendant de tout parti, œuvre au quotidien pour faire bouger les lignes.
A 24h de l’élection, l’UFAL s’inquiète des candidatures annoncées. En effet, au sein du mouvement Familles Rurales, dont l’ancien président est candidat, est apparue une candidature dissidente de la présidente de l’UDAF de la Haute-Loire, proche de Laurent Wauquiez. Cette division ne peut qu’avantager le candidat des Associations Familiales Catholiques.
Si le candidat des AFC était élu, le président de l’UNAF serait pour la première fois depuis 70 ans issu d’un mouvement confessionnel. Or il faut rappeler que ces AFC ont pris une part très active – humainement et financièrement – à la « Manif pour tous » contre l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe ; elles participent à des manifestations contre l’avortement ou contre les droits des femmes et la recherche biomédicale au niveau européen.
La présidence de l’UNAF ne peut pas être l’otage de cet intégrisme religieux réactionnaire : sa responsabilité est de garantir le débat démocratique et de respecter le pluralisme de l’ensemble de ses adhérents. Elle ne doit à aucun prix, au nom d’une conception idéologique sectaire, interdire le travail commun pour une politique familiale qui réponde aux besoins de toutes les formes de familles.
Cette perspective doit amener chaque administrateur à prendre ses responsabilités pour que l’UNAF, institution unique dans la protection sociale, continue de porter la voix de toutes les familles concrètes – et ne soit pas le porte-parole de dogmes d’un autre âge.