L‘Union des Familles Laïques appelle les sénateurs à voter le plus largement possible l’amendement de Marie-Noëlle Lienemann qui vise à supprimer la modulation des allocations familiales.
La Sécurité sociale verse une allocation financée par la cotisation sociale (autrement dit : par du salaire indirect socialisé). En ce sens, les allocations familiales ne poursuivent aucun objectif « redistributif » mais visent à compenser de façon strictement égalitaire, par le salaire indirect, les charges liées aux enfants.
Réduire les prestations de la Sécurité sociale et les cotisations sociales qui les financent (les cotisations famille seront réduites à l’horizon 2017 dans le cadre du pacte de responsabilité), ce n’est rien d’autre que d’abaisser les salaires ! La modulation des allocations familiales par le revenu des parents aboutira à une situation intenable socialement. En effet, comment, dans ces conditions garantir l’attachement des Français à un système social de moins en moins « généreux » pour ceux qui le financent via leur salaire ?
La logique est claire : la modulation des allocations familiales (énième coup de rabot porté à l’endroit des familles) incite encore davantage ceux qui en ont les moyens à orienter leur épargne vers des solutions individuelles pour un coût très supérieur, sans pour autant alléger les difficultés des personnes les plus fragiles, et en déséquilibrant les régimes sociaux.
C’est pour cela que l’amendement Lienemann doit recevoir un vote favorable massif de tous les sénateurs attachés au modèle social républicain.