Au motif de réduire les dépenses publiques, la dérèglementation s’accélère dans le secteur de la petite enfance.
Au mépris de l’avis des professionnels mobilisés depuis des mois, refusant toute discussion, Mme Morano annonce la parution imminente d’un décret qui va permettre d’augmenter le nombre d’enfants accueillis à effectifs identiques et de d’embaucher dans les crèches des personnels moins qualifiés.
De son côté, pour économiser des postes d’enseignants, M. Chatel vise la fin de la scolarisation des moins de trois ans qui représente souvent pour les couches populaires une véritable chance de socialisation pour l’enfant et la seule possibilité de travailler pour la mère.
Ces annonces simultanées correspondent à une politique esquissée par le Président de la République dès février 2008 : favoriser l’accueil des jeunes enfants chez les assistantes maternelles, permettre à celles-ci de se regrouper en « maisons » – structures collectives qui ne disent pas leur nom – , multiplier les jardins d’éveil payants et caractérisés par un encadrement réduit.
Il n’y a pas à s’étonner que le secteur marchand se trouve favorisé alors que, le 5 février dernier, l’ensemble du secteur de la petite enfance passait sans susciter trop d’émoi – comme celui de l’aide à domicile, dans le champ de la concurrence européenne. Après le spectre du plombier polonais, annonçait l’UFAL, voilà celui de la crèche lettonne !
A-t-on bien mesuré le fossé nous sépare désormais d’un service public de la petite enfance, répondant à la satisfaction des besoins des assurés sociaux et de leurs familles par les principes d’égalité et de solidarité ?
Membre du collectif « Pas de bébés à la consigne ! », l’UFAL dénonce cette logique libérale exacerbée et appelle les parents à se joindre à la résistance des professionnels soucieux de ne pas voir se dégrader les conditions d’accueil des tout-petits et aux élus conscients de la préférence de leurs administrés pour des structures collectives de qualité.
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