Parmi les mesures annoncées lundi 3 juin 2013 par le premier ministre concernant la « rénovation » de la politique familiale figure une réforme du congé parental. En fait une double réforme puisque, d’une part, une économie de 190 M€ sera réalisée en alignant le montant du complément de libre choix d’activité (CLCA) des ménages non éligibles à l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) sur celui des ménages éligibles, et d’autre part la durée maximale du congé parental sera réduite de 6 mois si les deux parents ne partagent pas ce congé (le second parent devant prendre au moins 6 mois de congé parental pour conserver la durée totale de 3 ans).
Cette mesure, qui sera intégrée dans le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, vise à favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales. À ce titre, l’UFAL y est favorable, car aujourd’hui plus de 95 % des bénéficiaires du CLCA sont des femmes. En effet, soucieuse de l’intérêt de l’enfant, l’UFAL défend le principe d’un statut propre adossé sur des droits propres, et entend développer un soutien à la parentalité quels que soient celles et ceux qui l’exercent, seuls ou en couple. Dans ce cadre, l’UFAL défend une meilleure implication des pères.
Pour autant, l’UFAL n’est pas dupe. En annonçant cette mesure dans son programme de « rénovation » de la politique familiale, qui n’est rien d’autre qu’un vaste plan d’économies sur le dos des familles, les arrières pensées austéritaires ne sont pas loin (cette mesure pourrait entraîner une économie de 100 à 200 M€ selon Challenge). D’autant que pour les ménages qui verront la durée du congé parental réduite, la garde ou la scolarisation dès deux ans du ou des enfants sera nécessaire, et le moins que l’on puisse dire sur ce plan, c’est que les annonces gouvernementales sont loin d’être à la hauteur des besoins !