Qui préconise ceci « Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie, ou de s’y soumettre, ni pour son refus d’accomplir toute intervention visant à provoquer la mort d’un foetus ou d’un embryon humain, quelles qu’en soient les raisons »
Eh bien, le Conseil de l’Europe. Qui s’en félicite ? les associations familiales catholiques, et autres « pro vie ».
Revenons sur ce « jour de honte » du 7 octobre dernier au Parlement de Strasbourg, selon l’expression de la socialiste britannique Christine McCafferty a qui a estimé que le rapport qu’elle avait présenté avait été « torpillé », aboutissant à renforcer le droit du personnel médical à l’objection de conscience. Son point de départ en effet était tout autre : il s’agissait non pas limiter la liberté de conscience (comme on a voulu le faire croire abusivement) mais de réglementer l’objection de conscience dont le développement dans plusieurs pays européens aboutit à limiter la possibilité pour les femmes d’obtenir les soins auxquels elles ont droit. Il était d’ailleurs noté que c’étaient les femmes des milieux les plus modestes ou vivant loin des villes qui se trouvaient le plus pénalisées.
Un retournement au mépris de la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (Tysiac v. Pologne 2007). Il a fallu l’acharnement de parlementaires italiens et irlandais pour que les propositions de la Commission des questions sociales, de la santé et de la famille soient dénaturées au profit d’intérêts corporatifs et régressifs.
On se souvient que la Pologne, Malte et l’Irlande sont les trois pays européens où le droit de disposer de son corps n’est pas reconnu aux femmes. Quant à l’Italie, où les IVG sont légales à l’hôpital public, le taux des médecins « objecteurs » est en telle augmentation que les « non objecteurs » sont conduits à faire valoir la clause de conscience pour ne plus être cantonnés à la pratique de ce seul acte !
Quels pourraient être les effets délétères en France de cette résolution rétrograde votée le 7 octobre ? L’UFAL a déjà alerté sur la dégradation effective des possibilités de recours à l’IVG dans des conditions satisfaisantes.
Pour une vraie égalité dans l’accès aux soins de toutes les femmes, exigeons que l’obligation de soins des établissements publics inscrite dans la loi de 2001 soit rigoureusement respectée !
Et notons pour finir que la résolution européenne ne porte pas que sur l’interruption de grossesse, l’aide médicale à la procréation, les recherches sur l’embryon et des actes liés à la fin de vie sont également visés.
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