Le rapport de Mme Estrela sur « la santé et les droits sexuels et reproductifs » est annoncé à l’ordre du jour de la plénière du Parlement européen du 10 décembre 2013. Renvoyé en commission des droits de la femme suite au vote du Parlement européen le 22 octobre 2013, le rapport a dû être adopté de nouveau, par une majorité de 19 voix contre 15, le 26 novembre 2013.
Bien entendu, ce rapport n’impose aucune obligation aux femmes, mais il insiste sur la nécessité de défendre et garantir leur liberté de choix.
Par ailleurs, il fournit une analyse en profondeur des enjeux liés à la santé et aux droits sexuels et reproductifs en soulignant l’importance de lutter contre la mortalité maternelle, de protéger l’accès des femmes aux services de contraception et d’avortement, ainsi que la nécessité sociale et individuelle de fournir une éducation sexuelle adaptée et complète à tous les citoyens et futurs citoyens. Il souligne la nécessité de la prévention et du traitement des infections sexuellement transmissibles. Enfin, ce rapport dénonce la violence liée aux droits sexuels et génésiques comme une atteinte intolérable à la personne.
Contre ce rapport, se met en place une importante mobilisation menée par plusieurs mouvements : le mouvement dit de « la Manif pour tous », le mouvement du « Printemps français » et les associations familialistes réactionnaires catholiques, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui sont à l’origine des désordres et des débordements antirépublicains qui ont ponctués les manifestations s’opposant à l’égalité d’accès au mariage pour tous les couples, qui sont à l’origine des attaques racistes contre la ministre de la Justice Mme Taubira ou qui ont plus récemment instrumentalisée la cérémonie du 11 novembre pour faire entendre leurs thèses réactionnaires. Leur partenaire, le cabinet de lobbying European Dignity Watch, a même été jusqu’à expliquer que le libre choix des femmes mène à la pédophilie !1.
La mobilisation électronique lancée par ces mouvements utilise donc les ficelles habituelles des contre-vérités afin de semer le trouble jusque dans l’hémicycle européen et faire douter du bien-fondé de l’approbation de ce rapport qui attaque frontalement leur modèle de société réactionnaire. Dans les faits, tous les arguments utilisés par ces lobbyistes rétrogrades sont fallacieux puisque la procédure utilisée pour mener ce rapport au vote a été parfaitement rigoureuse des textes, et pour rappel : non le libre choix des femmes en matière de sexualité ne fait pas le lit de la pédophilie.
Le 10 décembre, l’UFAL (Union des FAmilles Laïques) appelle donc les députés européens à défendre les droits des femmes et la liberté sexuelle en soutenant le rapport Estrela et appelle la majorité des citoyens de France à s’opposer aux mouvements rétrogrades en soutenant le mouvement familial laïque.
- Extrait d’une communication de la Fédération Humaniste Européenne – FHE (Texte en anglais) : « … European Dignity Watch pour qui le rapport mènerait à la légalisation de la pédophilie en Europe : “this is a programme for sexual initiation beginning at the toddler age. And one seriously has to ask oneself whether this kind of sexual education is not in fact a form of paedophilia that could lead to child abuse, albeit under a pretext of “education” or “skill development”. » [↩]